Au cours d'une journée d'étude jeudi dernier à l'hôtel Hilton, ayant pour thème «Les nouveaux défis de la pharmacie», les pharmaciens d'officine affiliés au Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), l'organisateur, ont crié leur ras-le-bol s'agissant des problèmes qui entravent l'exercice de leur profession. Cela va de la pénurie et du monopole de certains importateurs de médicaments, aux dysfonctionnements dans la distribution, aux retards de payement de leurs redevances enregistrés auprès de certaines caisses de l'Etat et de la «fermeture abusive» de leurs officines dont certains ont fait l'objet. Cette journée, notamment lors des débats, a été l'occasion pour les pharmaciens de vider leur sac devant le bureau national du syndicat qui les a assurés, par la voix de leur président, M. Belambri, de soumettre leurs préoccupations lors de la réunion à Alger qu'il prévoit d'organiser le 28 du mois en cours. La journée, qui s'est déroulée en présence de représentants du ministère de la Santé comme le Dr Mesbah, chargé de diriger la campagne de vaccination contre la grippe A, et le Pr Mesbah de l'Institut Pasteur, a été inaugurée par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Protection sociale, Tayeb Louh, qui a, lors de son allocution d'ouverture, exposé les nouvelles mesures en matière de santé et de sécurité sociale. Ainsi, il a indiqué qu'«une étude sur le vignettage avec code-barres sera lancée au courant de l'année 2010 afin de remplacer le vignettage actuel». «Cette opération, a-t-il fait savoir, sera menée en concertation avec les autres secteurs concernés car il s'agit d'établir une réglementation avec les ministères du Commerce et de la Santé, ainsi que les laboratoires et les importateurs de médicaments notamment», soulignant que «l'introduction du code-barres permettra plus de transparence, de contrôle et de rapidité dans le traitement des dossiers des assurés sociaux». Il ajoutera qu'«au 31 décembre 2009, plus de 2,4 millions de cartes ont été fabriquées pour plus de 5,5 millions de bénéficiaires et que plus de 4.000 officines pharmaceutiques utilisent le système Chifa, dont le dispositif est appelé à se généraliser en 2011». Il a mis en exergue «les réformes en cours dans son secteur en matière d'assurance maladie et la politique de remboursement du médicament qui intègrent trois principaux axes, à savoir l'amélioration de la qualité des prestations, la modernisation ainsi que la préservation des équilibres financiers». A ce propos, il a rappelé que «le nombre de structures de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) et de la Caisse nationale des non-assurés sociaux (CASNOS) est passé de 679 en 1999 à 1.116 en 2010, de même le système du tiers-payant qui permet de faire bénéficier 2.220.000 assurés sociaux en 2010, contre 600.000 en 2002». Il poursuivra que «le nombre d'officines pharmaceutiques conventionnées a dépassé 8.600 en 2009, alors qu'il était de 2.773 en 2002». Il a fait savoir que «le décret exécutif de novembre 2009 fixant la nouvelle convention type entre les organismes de Sécurité sociale et les officines pharmaceutiques prévoit l'élargissement du tiers-payant à de nouvelles catégories de bénéficiaires, le raccourcissement de moitié du délai maximum de paiement des factures du pharmacien conventionné, ainsi que des mesures incitatives en faveur du pharmacien pour la délivrance des médicaments génériques et ceux fabriqués en Algérie». S'agissant du remboursement du médicament et de la réforme du système national de sécurité sociale consacré par la loi de finances 2010, Tayeb Louh a affirmé que «la dépense de santé et la Sécurité sociale ont connu une évolution plus rapide que les recettes de la sécurité sociale. En 2009, cette dépense a été évaluée à 160,3 milliards de dinars, contre 155,3 milliards en 2008 et 135,7 milliards en 2007, précisant que la dépense du médicament (premier poste de dépense de l'assurance maladie) a connu un taux d'évolution annuel moyen de 18% durant les dernières années». Selon le ministre, cette dépense est passée de 64,5 milliards de dinars en 2007 à 77,6 milliards de dinars en 2008, soit plus de 50% de la dépense totale de la santé de la sécurité sociale». En revanche, «un ralentissement significatif, a souligné le ministre, est observé quant au taux d'évolution de la dépense pharmaceutique de la sécurité sociale et enregistré avec 79,7 milliards de dinars», a-t-il conclu, en résultat de la poursuite de la mise en oeuvre des mesures de la politique de remboursement médical. S'agissant de la nouvelle liste de médicaments soumis aux tarifs de référence, M. Louh a indiqué que «depuis 2008, 303 DCI (Dénomination commune internationale), soit plus de 2.100 marques de médicaments, sont concernées par le tarif de référence sur les 1.198 DCI (3.200 marques). Cette démarche a induit la baisse des prix pour un nombre significatif de médicaments, dont ceux traitant des maladies chroniques, selon le ministre, qui a relevé en outre l'augmentation de la consommation des produits génériques fabriqués en Algérie».