L'anarchie qui prévaut au niveau des marchés populaires de la ville des ponts au point de vue de l'organisation, de l'hygiène et de la sécurité, l'absence de contrôle par les secteurs concernés, ainsi que le bras de fer qui oppose depuis plus d'une année les locataires des locaux propriété de la commune à propos de l'augmentation de 75O% des loyers, ont été encore une fois vivement décriés jeudi matin au cours de l'émission de la radio régionale «Inchighalète» (préoccupations). Cette semaine, le choix du thème a été fait en raison de la célébration de la journée du commerçant le 28 janvier. Le directeur par intérim du commerce, celui des impôts et le secrétaire général du bureau de wilaya de l'organisation des commerçants UGCAA, ainsi que le directeur du patrimoine de l'APC, étaient au rendez-vous pour répondre aux préoccupations des gens de la profession et des auditeurs qui ont participé au débat par téléphone. Selon le DCP, la wilaya de Constantine compte 35 marchés de détail, dits marchés de proximité, 1O marchés hebdomadaires et un marché de gros de fruits et légumes. En ce qui concerne cette dernière catégorie, il précise que 6O% des fruits et légumes sont écoulés hors du circuit formel. Il signale qu'un programme national a été mis au point pour la réhabilitation de ces marchés. Et dans ce cadre, Constantine a bénéficié d'une enveloppe financière de 28 milliards de centimes, 13 milliards pour le marché de gros du Polygone et 15 pour une dizaine de marchés de détail existants, répartis à travers la wilaya, en donnant plusieurs détails sur l'avancement des travaux, avec par exemple le marché de la Cité des Martyrs, avec un taux de 45%. Par contre, ceux du marché de Boussouf sont stoppés, dira-t-il, à cause d'un problème de glissement du terrain. Pour Souk Al-Asser, il dira que l'on est toujours dans l'attente du feu vert de la commission nationale de sauvegarde du patrimoine culturel, le lieu se trouvant dans un site protégé. Le représentant de l'UGCAA, quant à lui, qualifiera la situation des marchés de « catastrophique sur tous les plans ». Il fera part du grand mécontentement chez les commerçants des marchés de la ville qui en veulent à la mairie, rendue responsable de cette situation à cause de son absence dans la gestion des marchés. Ses propos ont été soutenus par des enregistrements pris chez des commerçants du marché Boumezzou qui, et c'est également l'avis de beaucoup de citoyens, se distingue par l'anarchie et l'insécurité. Il soulèvera le problème, non encore résolu, de «l'augmentation exagérée» des loyers des locaux qui exaspère les commerçants en les poussant à bout, le problème des arriérés d'impôts et citera aussi le cas de plusieurs anciens commerçants du marché Daksi, «méritants» selon lui, qui n'ont pas bénéficié de locaux dans le nouveau marché. Il terminera par une mise en garde contre d'éventuels dérapages qui seraient la conséquence directe de tous ces mécontentements. Le représentant de l'APC s'est employé à rejeter systématiquement les accusations portées contre les services de la municipalité, évoquant des «causes objectives», entre autres le manque de personnel et de moyens qui a conduit à la situation décrite, tout en mettant en cause directement les services de police qui, selon lui, n'assurent pas «le suivi des opérations». Intervenant en dernier à propos du problème des arriérés d'impôts qui perturbe les commerçants, il précise que leur cas est soumis à la réglementation, «qui sera rigoureusement appliquée», dira-t-il, en rappelant que les commerçants, qui s'estiment lésés sur ce point, ont le droit de déposer des réclamations auprès des commissions de recours instituées à différents niveaux.