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Les marchés de Constantine de véritables espaces d'anarchie
En l'absence de gestion et de contrôle
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 04 - 2010

Censés être des espaces commerciaux structurés, les marchés de Constantine sont, actuellement, sous l'emprise de l'informel. Le commerce illicite, le désordre, le manque d'hygiène, la hausse des prix sont monnaie courante dans ces lieux.
Dés le levé du jour, des centaines de marchands illicites se pointent devant les marchés de la ville des Ponts. Venant des différentes localités de la wilaya de Constantine et des wilayas limitrophes, des vieux, des jeunes et même des enfants installent des tables de fortune pour vendre des fruits, des légumes, des vêtements, des bricoles et d'autres camelotes.
Mêmes les grands marchés couverts, situés en plein centre-ville, à savoir Boumezou et Battou, en plus du marché de Sidi Mabrouk supérieur, jouxtant des villas haut standing, n'ont pas échappés à ce phénomène, qui prend de l'ampleur, jour après jour, au su et au vu des parties concernées.
Les vendeurs en question présentent une image déplorable d'une ville censée être la capitale de l'est du pays. Les quelques interventions, effectuées par les agents de l'ordre public, n'ont pas pu mettre fin à cette situation, qui perdure. La gestion de ces espaces commerciaux laisse à désirer. De l'avis de certains experts et de la plupart des habitants, les marchés de la commune de Constantine sont mal gérés. «Les marchés de Constantine grouillent de commerçants illégaux.
Ces derniers ont pu instauré leur loi, en l'absence des services de contrôle. «C'est décevant», dira un parmi les milliers de citoyens déçus, à cause de l'anarchie qui règne dans les marchés. Une virée au marché Battou, de l'avenue Belouizdad, ex- Saint-Jeans, nous a permis de constater, de visu, l'ampleur de cette situation. Le désordre est maître des lieux.
Dès l'ouverture des deux grands portails et des trois autres portes du marché couvert, des dizaines de vendeurs illicites se bousculent, pour installer des tables de fortune, afin d'écouler leur marchandise à des prix exagérés ! En effet, les marchandises, sur des étals de fortune, des cartons et à même le sol sont proposés à des prix élevés, sachant que lesdits marchands, qui activent sans registre du commerce, ne payent aucun loyer et du coup aucune taxe.
«Certains pseudo- commerçants vendent leur marchandise à des prix identiques à ceux affichés par les marchands légaux, alors que d'autres placardent des tarifs plus élevés ! C'est incroyable», s'indigne un habitué des lieux. Les vendeurs illicites occupent, sans gêne, les espaces réservés au passage des clients.
Ces derniers sont obligés de se bousculer pour se frayer un chemin. Faire des emplettes dans le calme est, presque impossible. Le désordre et l'insalubrité sont, malheureusement, légion au marché Battou, jadis un espace géré selon les normes.
«Le marché Battou, où l'hygiène et l'ordre dominaient, est devenu, en quelques années, un lieux de désordre», dira un client rencontré dans ledit marché. Encouragés par cette anarchie, de nombreux marchands illicites squattent les trottoirs, la voie, les espaces mitoyens. En clair, ils occupent tous les alentours du marché.
«Certains vendeurs audacieux étalent leur marchandise, notamment les fruits et les légumes, devant la décharge, placée à quelques mètres de la sortie principale du marché, pour recueillir les déchets jetés par les locataires des différents espaces du marché.


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