La grève de quatre jours renouvelables initiée par le Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE) a été peu suivie à travers plusieurs wilayas. Les animateurs de ce syndicat autonome estiment que le débrayage «a été différemment suivi selon les régions du territoire national». «Le taux de participation au mouvement de grève que nous avons décidé varie d'une wilaya à une autre», a affirmé un membre du secrétariat national du SNTE. «La mobilisation était relativement bonne dans certaines wilayas, à l'image de Constantine, Msila, Chlef, Djelfa et Tissemsilt. Le débrayage a été, cependant, peu suivi à Alger et Souk Ahras», soutient encore ce responsable syndical. A Alger, Annaba et Béjaïa les écoles ont fonctionné normalement. Les cours n'ont pas été perturbés. Les enseignants n'ont pas adhéré au mot d'ordre de la grève. «Je n'ai pas fait grève car les autres syndicats autonomes n'ont pas appelé au débrayage», nous a déclaré un enseignant d'anglais. Le secrétaire général du SNTE, Abdelkrim Boudjenah avait dénoncé, la veille, le fait que la rencontre entre le SNTE et le ministère de l'Education nationale, tenue le 25 janvier dernier, «n'a pas permis de faire aboutir nos revendications liées au régime indemnitaire, à la retraite anticipée et au statut particulier de l'enseignant. Tous les engagements de la tutelle n'ont pas été tenus.» Ce syndicat a alors décidé de lancer un appel à une grève, depuis hier. A rappeler qu'un accord portant sur la prise en charge des revendications des enseignants a été signé le 24 novembre entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats autonomes qui regroupent le Cnapest, l'Unpef et le Snapest, qui ont observé un mouvement de grève de 21 jours, auquel le SNTE n'avait pas adhéré. Depuis, ce syndicat a décidé de mener le combat en solo. Il lance seul un appel à la grève de quatre jours. Les autres syndicats autonomes se démarquent de cette démarche. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée, avant-hier à Alger, Abdelkrim Boudjenah justifiait son appel à la grève par sa conviction que le ministère de l'Education «tente de gagner du temps en faisant miroiter aux syndicats du secteur la prise en charge de toutes leurs doléances». Le SNTE réclame également l'annulation de la dernière décision de la tripartite supprimant le principe de la retraite anticipée. Ce syndicat exige la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l'Education jugé «bourré de lacunes.» Le SNTE compte faire adhérer à sa démarche les opposants de certains syndicats à l'image du Satef bis, le Snapap et l'Unpef, pour réussir son mouvement. M. Boudjenah crible de critiques l'attitude «de certains syndicats qui tentent de briser son mouvement». Dans l'indifférence à Oran La grève des quatre jours initiée par le Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE), aile Abdelkrim Boudjenah, a été peu suivie durant sa première journée dans les établissements scolaires de la wilaya d'Oran, a-t-on constaté hier. La direction de l'Education nationale évoque un taux d'adhésion qui aurait avoisiné, selon ce conseiller du directeur de l'Académie, le 0% durant la matinée de la journée d'hier! A part les adjoints de l'Education nationale, les autres corps des travailleurs de l'Education ont été peu intéressés par ce énième mouvement de contestation. Des sources syndicales avancent, quant à elles, un taux d'adhésion de 30% dans la wilaya d'Oran. «Les adjoints de l'Education ont répondu massivement au mot d'ordre de grève lancé par le SNTE. Pour cette première journée, nous sommes à un taux de suivi de plus de 30% et nous espérons que la grève fera tâche d'huile durant les trois prochaines journées», confie ce membre de la coordination nationale des adjoints de l'Education. Un membre du bureau wilaya du syndicat autonome va plus loin en annonçant un taux d'adhésion de 70% ...! «La majorité des établissements scolaires ont débrayé durant cette première journée, à Oran», lance ce syndicaliste. Côté officiel, «la grève a été peu ou pas suivie dans les écoles, à Oran. J'ai entre mes mains les rapports des établissements scolaires durant la matinée et je peux vous assurer que ce mouvement de grève a été très peu suivi dans notre wilaya», soutient un responsable de l'Académie. Outre le SNTE, trois autres syndicats se sont associés à ce débrayage. Il s'agit, selon Abdelkrim Boudjenah, du Satef, du Snapap et de l'Unpef. Cependant, le coordinateur de l'Ouest de l'Union nationale des professionnels de l'Education et de la formation (UNPEF), joint hier par téléphone, affirme que son syndicat n'a pas adhéré à ce mouvement de contestation. «Nous avons, certes, donné notre accord verbal, mais nous ne sommes aucunement concernés par cette grève», précise notre interlocuteur.