Photo : Riad Par Billal Larbi La montagne aura accouché d'une… souris. C'est ce qui est susceptible d'être dit au sujet de la grève de quatre jours initiée par le Syndicat national des travailleurs de l'éducation. Annoncée de manière presque tonitruante, la grève des enseignants des trois paliers de l'enseignement n'a finalement pas eu l'effet escompté. Hormis quelques wilayas (Constantine, Chlef, Djelfa, Tissemsilt, M'sila…), partout ailleurs les cours étaient dispensés le plus normalement du monde. En cette deuxième journée de grève, les choses ne semblent pas avoir tellement changé en matière d'adhésion des enseignants. Si pour des observateurs avertis, la réticence des enseignants à opter pour le débrayage s'expliquerait par leur peur de faire l'objet de ponctions sur salaires ainsi que par leur soucis de préserver l'intérêt des élèves (pour ces derniers, la fin d'année est synonyme de calvaire en raison des cours à rattraper en un très court laps de temps), en revanche, pour M. Abdelkrim Boudjenah, SG du SNTE, le faible engouement pour la grève est dû, outre les pressions et les intimidations auxquelles les enseignants ont fait l'objet de la part de l'administration, à un complot orchestré par un certain nombre de syndicats autonomes, lesquels, en voulant casser ce mouvement de grève, tentent, selon lui, de se présenter comme les seuls porte-parole des enseignants et négociateurs avec la tutelle. «L'objectif de notre protestation est de casser le silence qui a pesé sur le secteur de l'éducation après la grève des 21 jours couronnée par la rencontre entre le ministère de l'Education et quelques syndicats. Le but recherché était d'enterrer les ambitions des enseignants en ce qui concerne le régime indemnitaire. Le temps est arrivé pour que les enseignants se mobilisent pour faire pression sur la tutelle», lit-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction et signé par le SG du SNTE. Il y a lieu de rappeler que la grève du SNTE est essentiellement motivée par le rejet des décisions issues de la tripartite, dont l'annulation de la retraite anticipée, la limitation de l'âge de la retraite à 60 ans. Parmi les revendications, le départ à la retraite après 25 ans de travail, le régime indemnitaire et le statut particulier de l'enseignant. Pour les syndicalistes, c'est surtout l'échec de la rencontre du 25 janvier dernier entre le SNTE et le ministère de l'Education nationale qui a rendu cette grève inéluctable.