Après vingt et un jours de compétition, la 27e édition de la Coupe d'Afrique des nations (Angola 2010) a connu son épilogue dimanche, avec la consécration de l'Egypte pour la troisième fois consécutive. Mais, bien qu'endeuillée par la mort tragique de deux membres de la délégation du Togo, et critiquée par les observateurs pour son manque d'organisation, l'Angola a reçu les félicitations du président de la CAF, Issa Hayatou, alors que le ministre des Sports du pays hôte, Gonçalves Muandumba, a présenté, quant à lui, ses excuses pour les «petits incidents» survenus lors de la CAN, de quoi noyer le poisson dans l'eau. Il va sans dire que le monde entier estime que sur le plan organisationnel, cette édition ne constituera en aucune façon une référence. Elle a été tout simplement la moins performante depuis ces vingt dernières années. Les trois véritables fausses notes de cette 27e édition tiennent à son organisation, qui laisse à désirer, à la mauvaise qualité de certaines pelouses et à l'absence de spectateurs dans les stades. Que ce soit à Luanda, à Cabinda, à Lubango ou à Benguela, de nombreux téléspectateurs n'ont pas compris pourquoi les portes des stades n'ont pas été ouvertes au public. Sur un continent riche en ressources naturelles, mais où la majorité des habitants peine à avoir plus d'un sou en poche, il leur était difficile d'accéder à un spectacle footballistique. L'envie ne leur manquait certainement pas. Mais, il y a d'autres priorités en Afrique que le sport. Néanmoins, la Confédération africaine de football (CAF) et le Comité d'organisation (COCAN) sont les seuls responsables de ces dysfonctionnements. Par ailleurs, le coup le plus dur pour le pays hôte aura été le mitraillage du bus de la sélection togolaise, ce qui a jeté un pavé dans la mare à trois jours seulement du début de la compétition. Faisant référence aux difficultés rencontrées par l'Angola pour assurer la sécurité de ses invités, le monde entier est revenu sur la question de savoir si vraiment le pays organisateur était prêt à accueillir l'évènement. En tous les cas, Issa Hayatou, lui, était certain que l'Angola relèverait le défi. Mais les inquiétudes des spécialistes se sont confirmées par la suite, surtout lors des premières rencontres et la mauvaise qualité des pelouses des stades construits justement à cette occasion. Le gazon du stade du 11 Novembre de Luanda pouvait servir à tout, sauf à jouer au football. D'ailleurs, cette pelouse a été la cause principale dans la blessure de plusieurs joueurs dont l'Algérien Yacine Bezzaz. Pour ce qui est de l'hébergement et des infrastructures hôtelières, l'Angola n'a pas répondu à l'attente. Plusieurs journalistes et reporters ont rencontré d'énormes difficultés pour trouver un hébergement qui réponde aux normes d'hygiène. Le même problème s'est posé pour certaines sélections et leurs supporters, alors que les moyens de transport et les conditions de travail ont été un tout autre embarras. Ajoutez à cela les droits de retransmission de la compétition, qui étaient vendus autrefois pour une modique somme, parfois cédés au pays organisateur, sont devenus hors de prix pour certaines nations du continent. En effet, personne n'aurait imaginé que le montant des droits du football africain atteindrait une somme inaccessible, où qu'ils deviennent carrément la priorité d'une ou de deux boîtes de télévision privées. Pour la CAN 2006, organisée en Egypte, la compétition avait rassemblé 4,2 milliards de spectateurs cumulés à travers le monde. Cette compétition se positionnerait en termes d'audimat juste derrière les JO et la Coupe du monde. En somme, il est essentiel, à cinq mois de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud et plus encore de l'organisation de la prochaine CAN au Gabon et en Guinée Equatoriale, que les organisateurs, de même que les fédérations africaines de football, planchent rapidement sur ces problèmes. Enfin, et exception faite aux cérémonies d'ouverture et de clôture «made in Europe», nous ne serons pas les seuls à dire que l'Angola à complètement raté sa CAN.