Malgré l'arsenal juridique et répressif mis en place pour éviter le «terrorisme routier», l'hécatombe continue. Pour freiner le phénomène, plusieurs mesures ont été entreprises, à l'instar d'une campagne nationale de prévention routière qui s'étalera jusqu'au 31 décembre 2010. Plusieurs partenaires, en l'occurrence des ministères, la Gendarmerie nationale, la Sûreté nationale, la Protection civile, les assurances, les concessionnaires automobiles et le mouvement associatif, participent à cette opération. Dans ce cadre, une campagne «culture de la circulation routière», ciblant les élèves de 240 écoles primaires de la wilaya d'Oran, sera lancée le 1er mars prochain, a indiqué le président de la fédération de wilaya des écoles de conduite, M.Yagoubi. La première étape de la campagne concernera 60 écoles, avant de s'élargir progressivement pour toucher le reste des établissements d'enseignement primaire de la wilaya d'Oran. Un espace relevant du parc de loisirs d'Oran à haï El-Hamri a été choisi pour abriter cette campagne de sensibilisation. Il y sera installé un circuit d'apprentissage de la conduite sur petits véhicules. Cette campagne vise aussi à inculquer cette culture à des élèves dès leur jeune âge, une culture à laquelle ils seront attachés et contribueront à la consécration de ses principes au sein de la société et à la sensibilisation des autres. Cette catégorie d'enfants scolarisés acquerra, lors de la campagne, des conseils pour éviter les accidents, soit en tant que conducteur à l'avenir ou en tant que piéton, a indiqué M.Yagoubi à l'APS. Des «permis de circulation» symboliques seront attribués aux élèves, après acquisition des connaissances lors d'une session de formation organisée dans le cadre de cette campagne de sensibilisation. Une action aidera les élèves à acquérir des connaissances simplifiées sur les diverses lois réglementant la circulation routière. Un test est également programmé pour contrôler les capacités des élèves concernant le parcours sécurisé entre le domicile et l'école, et le comportement à suivre dans la rue (respect du passage piétons et des feux de signalisation, entre autres). Par ailleurs, une campagne de sensibilisation sur les accidents de la route a été lancée, il y a une dizaine de jours, par les Scouts musulmans algériens (SMA). Cette campagne a débuté à Es-Sénia. Des dépliants ont été distribués et des explications sur le nouveau code de la route ont été fournies à cet effet. Cette manifestation devait toucher dans les jours suivants d'autres daïras. L'accroissement des accidents de la route, dus notamment au non-respect du Code de la route, a amené les pouvoirs publics à introduire de nouvelles dispositions, entrées en vigueur cette année, durcissant les sanctions contre les contrevenants. «S'il est appliqué strictement, le nouveau code de la route va permettre de diminuer sensiblement le nombre des accidents de la circulation. Cependant, le manque d'effectif représente un obstacle devant l'application stricte de cette loi. Le réseau routier national s'étend sur des milliers de kilomètres et l'effectif actuel ne permet pas de surveiller toutes les routes, ce qui profitera aux conducteurs», a affirmé un cadre de la direction des transports de la wilaya d'Oran. Pour rappel, en 2009, il a été enregistré quotidiennement en moyenne 118 accidents, 12 décès et 178 blessés au niveau national. Selon les statistiques officielles de la Protection civile d'Oran, les accidents de la route ont fait 91 morts en 2009, contre 68 morts en 2008, soit une augmentation de 19 %. Le nombre des blessés est passé de 1.072 en 2008 à 1.899 l'année dernière. Le même bilan indique que le nombre des accidents de la circulation a quant à lui connu une baisse de 22 % comparativement à l'année précédente. Le nombre des interventions effectuées par les éléments de la Protection civile sur la route est passé de 1.282 en 2008 à 881 l'année écoulée. Les conséquences de la «délinquance routière» sont beaucoup plus graves en réalité, si l'on prend en considération dans les statistiques l'ensemble des accidents, c'est-à-dire même ceux n'ayant pas fait de morts et de blessés et les décès qui surviennent ultérieurement suite à des blessures. Le facteur humain demeure l'une des principales causes des accidents de la route.