Le Cnapest a décidé hier, après la réunion de son conseil national en session extraordinaire, de suspendre sa grève entamée le 24 février dernier et de reprendre le chemin des lycées dès aujourd'hui. Selon un communiqué qui nous est parvenu, le Cnapest, tout en dénonçant les dernières mesures prises par le ministère de l'Education nationale, indique que « nos revendications sont légitimes en dépit de la tentative de discréditation des enseignants grévistes devant l'opinion publique ». Le communiqué précise que « le ministre de tutelle n'a pas tenu ses engagements et que les dossiers des œuvres sociales et de celui de la médecine du travail sont toujours pendants ». Le document ajoute que « le régime indemnitaire, tel que proposé par le ministre, est très loin de ce qui a été discuté lors de la commission mixte installée en novembre dernier relative à ce dossier ». Pour rappel, trois commissions ont été installées pour absorber la crise dans le secteur de l'éducation, qui ont planché sur la revalorisation du régime indemnitaire, l'annulation de l'arrêté ministériel 94/158 relatif à la gestion des œuvres sociales qui est l'apanage de l'UGTA, ainsi que le premier dossier de la médecine du travail. A ce sujet, Nouar Larbi nous a affirmé que « ce dossier est finalisé depuis plus d'un mois. Nous avons établi un rapport qui attend la signature du ministre qui en a la prérogative. Il est clairement stipulé dans ce rapport que la gestion des œuvres sociales revient aux travailleurs de l'Education qui seront élus par la base et que les syndicats autonomes agréés auront un droit de contrôle sur le fonds qui s'élève à des milliards de dinars ». Et de dénoncer: « On continue à nous mener en bateau sur ces dossiers, comme c'est le cas pour le régime indemnitaire. Nous n'avons rien eu de vraiment concret, mais nous restons mobilisés et nous demandons l'intervention du président de la République » a-t-il martelé. Pour rappel, les deux syndicats Cnapest et Unpef, qui ont engagé un bras de fer avec le ministre de tutelle, ont dénoncé « une manipulation de l'opinion publique en publiant des augmentations des salaires des enseignants en les gonflant pour qu'ils paraissent mirobolants ». En soutenant que « la tutelle a délibérément plafonné ces hausses des salaires en intégrant la prime de rendement (PRI), estimée à 40%, dans l'augmentation globale des salaires ». « Les majorations, ont-ils indiqué, pouvant atteindre les 10.000 dinars pour un enseignant du secondaire, annoncées par la tutelle, ne seraient finalement que de la poudre aux yeux ». «Les vraies hausses des salaires ne dépasseront pas les 4.800 dinars au maximum pour un professeur du secondaire », ont-ils fait savoir après avoir analysé les nouvelles fiches de paie.