De par sa position géographique, confinée entre quatre montagnes d'origine volcanique, la station thermale de Aïn Ouarka, à une centaine de kilomètres de Nâama, et à 40 km de la localité de Asla dont elle est rattachée administrativement, pâtit encore des affres de l'enclavement en raison de son relief accidenté difficilement accessible. Une seule et unique route, très étroite d'ailleurs, donne accès aux thermes, dévalant en chemin escarpé, à travers les montagnes aux couleurs de magma refroidi. Cette route est fortement dégradée par les eaux pluviales qui descendent des versants montagneux, détruisant tout sur leur passage. Les automobilistes en visite à Aïn Ouarka, empruntant cette route, sont appelés à redoubler de vigilance pour ne pas finir en catastrophe. Certes, des travaux visant la mise à niveau de cette route sont engagés, notamment pour la réalisation d'ouvrages d'art et autres passages inondables mais, compte tenu de la nature du terrain typiquement rocheux, la réalisation est loin d'être une tâche aisée. En dépit de son statut de zone enclavée, Aïn Ouarka, continue d'attirer les curistes qui viennent des quatre coins du pays, surtout en été et en automne, en raison des vertus thérapeutiques de ses eaux chaudes riches en minerais traitant les maladies de la peau et les rhumatismes articulaires. D'après certains témoignages, recueillis sur place, Aïn Ouarka fut découverte en 1901 par Moulay El-Hachemi, un ancêtre de la tribu des Moulay qui vivait avec sa famille dans la région, essentiellement de la chasse du mouflon et du miel, récolté dans les montagnes. Moulay El-Hachemi, témoigne-t-on, avait une méchante plaie sur son genou. Chaque fois qu'il passait du côté de la source, il la trempait dans l'eau bouillonnante. Ainsi, et après moult applications, il obtint une entière guérison. La nouvelle ne tarda pas à faire le tour du douar et parvint jusqu'au cantonnement des forces coloniales, stationnées dans les parages, lesquelles, ajoute-t-on, aidèrent Moulay El-Hachemi à installer un petit baraquement autour de la source servant d'abris pour les curistes avec un mur de séparation entre les hommes et les femmes. Les quelques rails de chemin de fer mis à la disposition de Moulay El-Hachemi, pour la construction du toit du bain, sont en place jusqu'à nos jours, nous a-t-on dit. Depuis, Aïn Ouarka continue tant bien que mal d'offrir ses services aux curistes qui viennent des quatre coins du pays. Mais le constat est que la station thermale, en elle-même, est minuscule. Elle s'élargit à une vingtaine de chambres tout au plus. L'attente dure parfois plus d'une heure pour pouvoir accéder au bain. «L'offre est considérablement en deçà de la demande, fera constater un curiste venu de la wilaya de Béchar. Et de s'interroger : «pourquoi n'a-t-on pas multiplié les bains ? On éviterait ainsi aux clients les longues attentes». Il faut dire qu'en matière d'investissements touristiques, la wilaya de Nâama n'a pas lésiné sur les moyens pour attirer les opérateurs et les intéresser sur les opportunités que la région pourrait offrir dans le domaine touristique. Néanmoins, le relief difficilement accessible et l'absence des voies d'accès ont fini par dissuader les plus volontaires. Il y a lieu de noter qu'avant l'avènement de la wilaya de Nâama, Aïn Ouarka vivait dans un isolement poignant: ni transport, ni téléphone ni télévision. Les curistes se devaient de se procurer eux-mêmes leur moyen de transport et leur nourriture pour pouvoir passer un séjour, à Aïn Ouarka. Aujourd'hui, et hormis le transport public qui demeure toujours problématique, les quelque 150 âmes qui y vivent ont pu bénéficier d'un programme de développement assez notable avec notamment un réseau AEP, l'électricité ménagère, l'éclairage public, l'école, un bureau de poste, le téléphone fixe, un centre de santé et même la télévision nationale captée par satellite. Concernant les structures d'accueil, quelques logements individuels ont été construits par la commune servant d'hôtel pour les visiteurs au même titre qu'une auberge de jeunes, gérée par la DJS de Nâama. Mais les jeunes de Ouarka, à défaut de structures socio-éducatives, se morfondent dans l'ennui. «Les jeunes de Aïn Ouarka ne disposent hélas d'aucune structure devant servir de maison de jeunes ou de centre culturel», lance à notre adresse un jeune et d'ajouter : «nous avons demandé aux élus communaux de mettre à notre disposition l'ancien dispensaire, à l'abandon depuis des années, pour nous servir de lieu de rencontre nous permettant ainsi de suivre dans l'ambiance les matchs de l'équipe nationale. Malheureusement, personne ne nous a écoutés. Nous saisissons la présence de votre journal pour lancer un appel à Mr le wali de Nâama dans l'espoir de nous aider à récupérer ce local d'autant plus que les «Verts sont appelés à représenter cet été, notre pays sur la scène footballistique internationale».