La session criminelle ordinaire de l'année 2010 a débuté hier au niveau du tribunal criminel près la cour de Constantine, qui a eu à juger une affaire d'homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et dissimulation de cadavre. A la barre était présente H. Yamina (51 ans), accusée d'avoir assassiné son mari. Selon l'arrêt de renvoi, les faits de cette affaire remontent à la nuit du 8 décembre 2008, dans la localité de Mechta Elbour, commune d'El-H'mala, dans la wilaya de Mila. Cette nuit-là, aux environs de 1 h du matin, A. Fodil, le père, a été frappé à mort avec un gourdin par son fils Mahmoud (âgé de 15 ans, qui a écopé de 10 ans de prison en correctionnelle), aidé en cela par l'accusée H.Yamina, l'épouse de la victime. Le drame s'est produit dans la pièce même où dormaient les enfants, dont certains en bas âge. Une fois le forfait accompli, le corps fut enveloppé dans une couverture et transporté dans une étable à 50 mètres du logis familial. Il sera enterré le lendemain dans une fosse de 20 centimètres de profondeur dans cette même étable. Huit mois après le drame, soit le 19 juillet 2009, la petite-fille Roumaissa, âgée de 8 ans, après une sévère punition qui lui a été infligée par sa mère, révèlera son terrible secret à sa grand-mère paternelle, l'informant que son père à été tué par son frère Mahmoud, avec la complicité de sa mère, et que celui-ci a été enterré près de la maison. Les éléments de la Gendarmerie nationale, alertés par le frère de la victime, ont déclenché une enquête qui aboutira à l'arrestation des deux mis en cause, la mère et son fils, qui passeront aux aveux. Le cadavre de la victime, en état de décomposition avancée, a été également exhumé. Le rapport du médecin légiste fera état d'une mort violente suite à un traumatisme crânien profond. Durant toute l'étape de l'instruction, l'accusée a nié les faits qui lui sont reprochés. Hier, appelée à la barre, elle a encore une fois rejeté les accusations à son encontre. La petite Roumaissa et ses frères et soeurs qui ont été appelés comme témoins du drame relatèrent les faits devant le juge. Le procureur de la République axera son réquisitoire sur la sauvagerie du crime à l'encontre du père, avec qui l'accusée a partagé quand même une vingtaine d'années de vie commune, et a requis la perpétuité pour l'accusée. La défense, quant à elle, a demandé les circonstances atténuantes pour sa cliente. Après les délibérations, le juge prononça le verdict : 20 ans de prison ferme à l'encontre de l'accusée.