Le ramassage des ordures ménagères dans la ville d'Oran fait face depuis une semaine à un problème de manque d'engins de collecte. La division de l'hygiène et de l'assainissement (DHA) de la commune d'Oran, qui assure en théorie pas moins de 80% de la collecte à Oran, ne fonctionne actuellement qu'avec 10 à 15 bennes-tasseuses, soit 20% seulement de ses moyens réels. En effet, et selon M. Kamel Brekci, vice-président de l'APC d'Oran et délégué de la DHA, sur la cinquantaine d'engins de collecte dont dispose sa division, « seules 10 à 15 bennes sont actuellement opérationnelles, le reste étant soit en panne, soit en attente d'être carrément réformé ». Le piteux état dans lequel se trouve la chaussée à l'entrée de la décharge d'El-Kerma particulièrement à la suite de pluies, a souvent été à l'origine des pannes enregistrées notamment sur la suspension, les radiateurs et les plaquettes de frein. Ce peu de camions disponibles contraint la DHA, selon le même responsable, « à programmer 4 à 5 rotations jour pour chacun de ses engins opérationnels, en vue d'amortir les effets de son manque de moyens de collecte et par là même assurer à la ville un minimum de salubrité ». Mais cette sur-utilisation des camions n'est pas sans conséquences sur l'organisation de tout le travail de la DHA, car elle accentue encore davantage le problème des pannes intempestives, et à défaut de pièces de rechange - le marché des prestations de services relatif à la pièce détachée n'est toujours pas passé pour adoption -, il devient de plus en plus difficile pour les agents chargés de la maintenance d'intervenir sur les camions. Ceci sans compter les perturbations induites sur les horaires de service des éboueurs qui souvent sont dans l'obligation d'attendre plusieurs heures au parc à ce qu'il y ait un camion disponible pour prendre leurs services. Pour M. Brekci, cette situation est aussi le résultat de retards qu'enregistrent d'autres marchés et programme comme celui du marché relatif aux 10 bennes-tasseuses, qui attend l'aval de la wilaya, ou encore le programme national des 4.000 engins SNVI lancé en juillet 2009 par le ministère de l'Intérieur et des Collectivité locales et qui pour le moment n'a permis la livraison que de 2 engins sur un ensemble de 12 prévus au profit de la DHA. Autre élément aggravant et non des moindres, c'est l'arrivée à terme le 21 mars en cours, c'est-à-dire dès demain, du contrat reliant la commune au personnel recruté il y a une année dans le cadre du Dispositif d'aide et d'insertion professionnelle (DAIP), et qui jusque-là assurait des tâches liées au balayage et à l'entretien des espaces verts entre autres. Une réunion tenue la semaine dernière au siège de la daïra a permis aux communaux d'exposer en détail l'état des lieux de la situation à l'administration car, selon le délégué de la DHA, tous les éléments convergent vers une détérioration assurée des conditions de salubrité au niveau de la ville. Une dégradation qui serait totalement malvenue à moins d'un mois de la tenue à Oran de la Conférence internationale du gaz (GNL 16) dont les travaux seront lancés le 18 avril prochain.