Les opérations d'abattage des animaux errants menées par les services communaux n'ont pas donné les résultats escomptés, puisque le nombre de cas de morsures causées par ces animaux est en accroissement. C'est ce qui ressort d'une étude statistique menée par la Direction de la santé de la wilaya d'Oran sur l'évaluation de la lutte antirabique et l'évolution du nombre des cas de morsures. Selon le service de la prévention de la Direction de la santé, « 3.951 cas de morsures ont été enregistrés à Oran l'année dernière, soit une moyenne de 329 cas par mois et une augmentation de 4% par rapport à l'année 2008, alors qu'en 2008 quelque 1.677 animaux errants ont été abattus, contre 2.819 animaux errants en 2009, soit une augmentation d'environ 40%, selon un bilan communiqué par la Direction des services agricoles. L'analyse de ces chiffres révèle une relation corrélative entre le nombre d'animaux errants abattus et l'évolution des cas de morsures enregistrés, expliquée par la prolifération du nombre d'animaux errants à Oran ». Les animaux errants sont à l'origine de 76% des cas, soit 2.988 morsures. Une situation liée à plusieurs facteurs partagés entre les services communaux et le citoyen. « Oran attire de plus en plus les animaux errants des autres wilayas, à cause de la prolifération des décharges sauvages, le non-respect des heures de passage des camions de collecte, à l'origine de la présence de déchets ménagers à longueur de journée, représentant un lieu propice pour les animaux. Ajoutons à cela la non-vaccination des animaux domestiques qui était à l'origine d'un millier de cas de morsures en 2009 », explique notre source. « Il faut changer de comportement si on veut que le nombre de morsures diminue», indique notre interlocuteur. Un autre phénomène a été soulevé par le service de la prévention de la DSP, à savoir l'augmentation des cas de morsures causés par les rats. Ainsi et selon le même bilan, le nombre de cas de morsures des rats est passé de 389 en 2007 à 758 l'année dernière, soit le double. Chose qui doit davantage inquiéter les services concernés et à leur tête les services d'hygiène, surtout que les rats représentent un vecteur de plusieurs maladies dangereuses comme la peste. Le bilan communiqué par la Direction de la santé fait également ressortir que 50 % des cas de morsures ont été enregistrés dans la ville d'Oran. Les chiens sont responsables de 59% des cas de morsures enregistrés en 2009, les rats de 19% et les chats de 18%, entre autres. Le pic a été atteint durant le mois d'août avec 449 cas et avec une incidence de 31 cas pour 100.000 habitants. Pour rappel, 3.700 cas de morsures et un cas de rage humaine (un enfant âgé de 5 ans est décédé après avoir été mordu par un chien) ont été enregistrés en 2008 à Oran, soit une augmentation de 23% par rapport à 2007, où il a été enregistré 3.001 cas et un décès. Durant les dix dernières années, quelque 30.000 cas de morsures et dix décès par la rage ont été enregistré à Oran, le pic ayant été atteint en 2005 avec trois décès (tous des enfants). Plusieurs mesures ont été entreprises par la Direction de la santé dans le cadre du plan d'évaluation de la lutte antirabique, qui a pour objectif de faire connaître la situation épidémiologique aux différents acteurs de la lutte antirabique et mettre en exergue les contraintes et des propositions de solutions. Parmi ces mesures, l'élaboration d'une carte géographique des lieux de morsure par animaux errants et sa transmission aux services concernés. Des mesures qui restent insuffisantes, puisque les efforts consentis par les services communaux dans ce domaine ne répondent pas aux attentes des citoyens, à l'exception de la commune de Oued-Tlélat qui a signé une convention avec une entreprise privée de lutte et de capture d'animaux errants et dont les résultats sur le terrain sont palpables.