Depuis la semaine dernière, les autorités israéliennes procèdent à la distribution de masques à gaz à leur population. Qu'en déduire, sinon qu'elles préparent celle-ci à la survenance d'évènements qui vont rendre obligée l'utilisation de ces masques. Peu avant que ne commence cette distribution, nous écrivions que le cabinet Netanyahu, isolé internationalement et en désaccord avec Barack Obama et son administration sur leur plan de relance des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, est tenté de faire une diversion. La distribution de masques à gaz à la population israélienne peut constituer l'indice de ce que va être la diversion que prépare le gouvernement sioniste. Certainement une agression militaire, comme Israël en a mené à chaque fois qu'il s'est retrouvé dans l'impasse du fait de la politique qu'il voulait imposer aux Palestiniens et à ses voisins dans la région. Cette fois, et malgré que l'armée israélienne procède à des opérations contre la bande de Gaza et à des provocations sous la forme de violations quotidiennes de l'espace aérien libanais dans la partie sud du pays, ce n'est pas sûr que ce soit contre le Hamas ou le Hezbollah qu'elle va être employée. Ces deux organisations islamistes de résistance ne sont pas créditées d'avoir dans leur arsenal l'armement chimique dont les autorités israéliennes semblent craindre l'utilisation suite à l'opération de diversion qu'elles veulent entreprendre. S'impose alors la piste syro-iranienne. Plus vraisemblablement l'iranienne, compte tenu de la menace proférée avec insistance par les autorités israéliennes d'une intervention militaire unilatérale contre l'Iran pour mettre un terme au danger que représenterait pour Israël la poursuite par ce pays de son programme nucléaire militaire. Netanyahu s'est peut-être fait à l'idée de passer à l'acte contre l'Iran, en estimant que Obama et son administration, déçus que le régime iranien n'ait pas répondu positivement à leur politique de main tendue, ne sont pas totalement contre l'initiative israélienne. De cette agression, il escompte que les Etats-Unis et les puissances occidentales amies d'Israël mettront alors par solidarité une sourdine à leurs critiques sur sa politique à l'égard des Palestiniens et un bémol aux pressions qu'elles exercent sur son gouvernement pour le pousser à la changer. La tension entre l'Etat sioniste et l'Iran est montée d'un autre cran ces derniers jours avec l'échange de menaces entendues ici et là. La crise iranienne sera au centre des débats du sommet sur la sécurité nucléaire, convoqué à Washington par le président américain Obama pour les 12 et 13 avril. Invité, Benjamin Netanyahu a finalement décidé de ne pas y participer. Certainement pour ne pas avoir à rendre compte de la politique nucléaire israélienne sur laquelle les Etats arabes et musulmans demandent la transparence et la mise en conformité aux exigences de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Mais aussi pour ne pas avoir à s'engager sur des décisions dans le dossier iranien qui feraient barrière à l'agression diversion que l'Etat sioniste envisage de mener.