Les enseignants affiliés au Cnapest observent aujourd'hui une journée de grève et des sit-in devant les directions de l'éducation de plusieurs wilayas à savoir Skikda, M'sila, Bouira, Relizane, Tlemcen, Tizi Ouzou, Boumerdès et Constantine. D'autres wilayas devront engager une action similaire la semaine prochaine. C'est ce que nous avons appris auprès du chargé de la communication du Cnapest, Messaoud Boudiba. «Cette initiative que nous avons appelée la journée de la colère, émane de la base. Elle constitue une manifestation de notre mécontentement». En ajoutant : «Nous n'allons pas nous arrêter à cette action car d'autres suivront. Le ministre fait des promesses qu'il ne tient pas. Nous avons joué le jeu, nous avons opté pour le dialogue et nous avons travaillé au sein de commissions mais les rapports de celles-ci n'ont jamais été pris en compte. Nous n'avons eu aucune information sur les dossiers essentiels qui ont conduit à notre grève à savoir les dossiers du régime indemnitaire, des œuvres sociales et enfin la médecine du travail ». Et notre interlocuteur d'affirmer que « le ministre, non seulement n'a pas tenu ses engagements mais en plus, il est en train de piétiner la réglementation s'agissant des ponctions sur salaires des journées de grève, l'instruction qu'il a dressée aux directeurs d'éducation pour opérer une ponction de neuf jours alors au mois d'avril, est arbitraire». Concernant la journée de protestation, le responsable syndical dira que «cette journée n'est qu'un prélude à d'autres actions ». Pour ce qui est de la coordination avec d'autres syndicats et notamment l'Unpef, Dziri, le président du syndicat en question, contacté par téléphone, nous dira que « nous allons de notre côté engager des actions». «Pour ce qui est de la coordination avec le Cnapest, seule le bureau de la wilaya de Béjaïa est partie prenante ». Et de souligner que « des contacts avec les syndicats de la santé, en l'occurrence le SNPSP et le SNPSSP, ont lieu régulièrement et qu'une réunion est prévue lundi prochain pour une action commune afin de défendre les acquis du pluralisme syndical et notamment le droit inaliénable à la grève et à la contestation». Pour rappel, le Cnapest a décidé de recourir à la journée de protestation pour contester les mesures prises par le ministre de l'Education à la suite d'une décision de justice notifiant l'illégalité de la grève du mois de février. Les enseignants fustigent « les ponctions sur salaires qui vont les réduire de plus de 40%». Selon le coordinateur du Cnapest, Nouar Larbi, «le ministre est en train de bafouer les lois du travail et notamment l'instruction interministérielle du 12 mars 1991 sur les ponctions sur salaires lors des journées de grève en cas de non négociations ou de l'échec de celles-ci ». En ajoutant que « le texte stipule clairement que les ponctions sur salaires ne peuvent se faire que sur plusieurs mois et cela ne saurait dépasser trois jours par mois, or au mois de mars, on nous a enlevé cinq jours et voilà qu'on nous annonce que neuf jours seront défalqués du salaire du mois d'avril. Avec ces ponctions on se retrouve avec des salaires terriblement amoindris ».