Pour la deuxième semaine consécutive, les enseignants affiliés au Cnapest tiennent une journée de grève et un sit-in devant les sièges des directions de l'Education à travers plusieurs wilayas mais cette fois-ci, les protestataires ont opté pour des journées différentes. Ainsi, les lycées de la wilaya de Guelma seront paralysés lundi 19 du mois en cours, ceux de Ouargla le lendemain 20 avril, quant aux enseignants de la capitale et ceux de la wilaya de Médéa, ils débrayeront le mercredi 21. D'autres bureaux de wilayas continuaient tard dans l'après-midi d'hier à se concerter sur la date de la journée de protestation qu'ils organiseront au courant de cette semaine. C'est ce que nous a indiqué le chargé de communication Messaoud Boudiba, que nous avons contacté par téléphone. Notre interlocuteur ajoute que « le mouvement de protestation se poursuivra avec l'adhésion d'autres bureaux de wilayas ». Il nous a également révélé que « l'action se radicalisera crescendo et le retour à la grève illimitée n'est pas à écarter». Pour rappel, la semaine dernière, une action similaire a été engagée par plusieurs villes à l'exemple de Constantine, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Relizane, Bouira, M'sila et Skikda et une marche en coordination avec l'Unpef, qui s'est déroulée sans incidents, a été organisée par les enseignants de Bejaia qui ont sillonné les grands boulevards de la ville des Hamadites, en passant par le siège de la commission des œuvres sociales, véritable cheval de bataille des syndicats autonomes avant d'observer un sit-in devant la direction de l'Education, a-t-on appris de notre interlocuteur. Ces journées de grève sont motivées par les mesures répressives prises par le ministre de l'Eduction nationale à l'encontre des enseignants grévistes ayant arrêté le travail au mois de février dernier après la promulgation du régime indemnitaire et la publication des nouveaux salaires des enseignants jugés par ces derniers « indignes ». La tension est montée d'un cran suite à la décision du ministre de procéder à des ponctions sur salaires, allant de cinq jours pour le mois de mars à neuf jours pour le mois en cours. Le Cnapest, initiateur de la contestation estime par la voix de son coordinateur Nouar Larbi que « ces mesures sont arbitraires ». Par ailleurs concernant l'examen du bac prévu dans les délais selon le ministre, le Cnapest avait menacé de ne pas délivrer les notes et ne pas participer aux corrections des épreuves. Une situation inextricable à laquelle s'ajoute un forcing des syndicats autonomes composant l'intersyndicale (santé publique et deux syndicats de l'Education l'Unpef et le Cnapest) qui devront se réunir lundi prochain pour engager une action commune pour « faire face, disent-ils, aux menaces sur les libertés syndicales et dénoncer les pressions exercées par l'administration pour les empêcher d'activer sur le terrain ».