Aujourd'hui se réunissent quatre syndicats autonomes. Il s'agit de l'Unpef, le Cnapest représentants le secteur de l'Education, et ceux représentants la santé publique, en l'occurrence le SNPSP et le SNPSSP. L'objectif : «se mobiliser contre les atteintes aux libertés syndicales et envisager la création d'une mégastructure pour contrer les tentatives de musellement et de verrouillage dont ils disent être victimes». Le secteur de la fonction publique connaît une effervescence particulière, ces derniers temps. Des menaces de retrait d'agréments ont été proférées contre les syndicats autonomes ayant engagé des grèves dans leur secteur notamment ceux de l'Education et de la santé publique. Ces derniers se plaignent de «pressions et d'intimidations de la part des pouvoirs publics mettant à mal leur activité syndicale sur le terrain». Pour le coordinateur du Cnapest, Nouar Larbi que nous avons contacté hier par téléphone «l'heure est grave et la réunion s'imposait pour essayer de coordonner et de voir dans quelle mesure nous pourrions nous organiser dans une structure pour défendre le droit inaliénable à la grève et celui d'exercer l'activité syndicale conformément aux lois et à la Constitution». Notre interlocuteur affirme que «le point à l'ordre du jour concerne la défense des libertés syndicales. Nous allons proposer en ce qui concerne notre syndicat, de nous regrouper dans une CGT (confédération générale des travailleurs)» et d'ajouter «les enseignants ont été interdits de réunion, on ne peut plus nous regrouper, le ministre de l'Education a adressé une instruction pour interdire tout regroupement de nos coordinateurs et nos délégués syndicaux, nous pensons que cette instruction est en totale contradiction avec les lois et avec les libertés collectives». Le responsable syndical poursuit «nous avons à plusieurs reprises, alerté l'opinion publique sur ces atteintes. Les actions que nous menons à travers les wilayas sont là pour témoigner de la gravité de la situation, nous sommes victimes de l'arbitraire. Nous n'avons le choix que de nous organiser». De son côté le président de l'Unpef, Dziri estime que «le problème des libertés syndicales a surgi de manière récurrente ces derniers mois face aux menaces et aux mesures répressives des autorités, on a eu recours à la justice pour décréter l'illégalité des grèves, cela devient courant et cela constitue un grave antécédent car cela remet en cause le pluralisme et la notion de démocratie, c'est comme si on voulait verrouiller toute forme d'expression , et de revendication et c'est notre crainte face à ces dérives». Abondant dans le même sens, le Dr Merabet, président du SNPSP affirme que «nous avons après moult rencontres avec les syndicats de l'Education retenu l'option d'une réunion officielle demain (aujourd'hui ) pour nous concerter sur le droit à la grève et les libertés syndicales car nous estimons que ce droit est remis en cause par les pouvoirs publics qui brandissent la menace de retrait d'agréments si on n'entre pas dans les rangs, cela a été le cas suite à la grève des syndicats de l'Education et nous ne sommes pas en reste, aujourd'hui, il est plus qu'urgent de nous défendre et de faire front commun à tous ces dépassements et ces anachronismes mais c'est aussi l'affaire de tous, nous nous organiserons selon ce que prévoit la loi 90/14 relative aux relations de travail qui permet le regroupement au sein d'une fédération ou confédération et nous sommes ouverts aux autres syndicats qui veulent nous rejoindre».