Les praticiens de la santé publique ont tenu hier leur troisième rassemblement, après le gel du mouvement de grève, dans l'enceinte du centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, et ce, pour demander encore et toujours des réponses concrètes à leurs revendications. Plus d'une centaine de praticiens arrivant de différentes wilayas du pays ont répondu à l'appel de l'intersyndicale de la santé (SNPSSP, SNPSP). Les blouses blanches se sont rassemblées comme d'habitude à la placette de l'hôpital, puis se sont dirigés vers la sortie de l'établissement hospitalier en scandant des slogans qui dénoncent l'indifférence de la tutelle et l'attitude du ministre de la Santé. Les manifestants répétaient sans cesse «Barakate, barakate, on veut le départ de Barkat». Certains d'entres eux brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous défendons les libertés syndicales et le droit à la grève». La marche des blouses blanches s'est achevée au niveau du portail de l'hôpital donnant sur la place du 1er Mai, où un dispositif d'éléments anti-émeute était déployé pour empêcher les marcheurs de sortir à l'extérieur de l'établissement .Les manifestant sont retournés à la placette de l'hôpital, précisant que le rassemblement sera reconduit chaque 15 jours, avec l'option pour d'autres formes de protestation, après la tenue de la réunion d'évaluation de l'intersyndicale lundi prochain. Le président du SNPSSP, Dr Yousfi, n'a pas écarté le recours à des formes de protestation plus dures, comme le retour à la grève, ou l'organisation d'un rassemblement devant la présidence mais, dit-il, « on préfère que ça soit sous la coupe de la fédération, pour avoir plus de force et de poids afin de défendre les libertés syndicales et pour lutter contre le démantèlement programmé de la santé publique». Le Dr Yousfi a réaffirmé le boycott de l'intersyndicale en tant que partenaire social des activités du ministère de la tutelle. «Nous boycotterons toutes les réunions et travaux relatifs à la réforme du secteur, la loi sur la santé publique et toutes stratégies du secteur», a précisé Yousfi. Les praticiens de la santé continuent à réclamer la révision du statut particulier, l'ouverture d'un dialogue sur le régime indemnitaire ainsi que l'octroi de primes d'intéressement aux médecins spécialistes ainsi que d'un quota de logements de fonction. A cela s'ajoute deux revendications à caractère syndical, la défense des libertés syndicales et le droit à la grève.