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L'art de la céramique ou l'école des Boumehdi
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 05 - 2010

Le père a ouvert la voie. Les fils l'ont suivi. Le patriarche Mohamed Boumehdi, qui a quitté ce monde en décembre 2006, a vécu de la dextérité de ses doigts et de son sens du beau. Cet homme au talent modeste n'a pas basculé dans l'industrie.
La céramique d'art Boumehdi ? Un label 100% algérien.
A l'Atelier de Kouba créé en 1966, c'est la ruche. On s'y affaire sans relâche. Tous sont penchés sur leur ouvrage. On s'y déplace en slalomant à travers les établis, les matières brutes, l'argile façonné et fumant. C'est qu'a construit Mohamed Boumehdi, au fil de dizaine d'années de labeur, la petite entreprise familiale aujourd'hui animée par ses trois fils : Toufik, Hachemi et Rachid. L'aîné, Toufik, est le premier disciple de son père. Le Maître l'a envoyé poursuivre des études à l'Ecole des Arts décoratifs de Limoges (1977-80). Lorsqu'il œuvrait à l'extérieur sur un chantier de restauration ou autre, l'atelier ou on ne faisait essentiellement que du modelage était sous la responsabilité de Toufik. Durant la période 1980-92, «j'ai eu à développer la poterie», raconte Toufik «quant à mon père, il faisait beaucoup de carreaux». Faire des carreaux ? Une façon de parler. Le Maître a transmis un goût raffiné pour les couleurs pastel, hérité certainement des anciennes céramiques de la période ottomane, ou hollandaise, entre autres. Cette patine et ces couleurs, mais également des variantes très gaies, sont en quelque sorte la marque de fabrique des Boumehdi, celle de leur ligne traditionnelle.
Encouragé par Fernand Pouillon
Hachemi, le cadet, a lui choisi une ligne moderne, en travaillant sur le verre qui nécessite le recours à d'autres techniques que celles usitées pour la poterie et les carreaux. Le Maître a laissé faire. Hachemi anime l'Atelier de verre et ça marche bien. Depuis le décès du père, en 2006, l'Atelier de Kouba est tenu par Toufik, tandis que le plus jeune, Rachid s'occupe d'un magasin situé dans la zone internationale de l'aéroport Houari Boumediene d'Alger. Combien de personnes emploient cette petite entreprise familiale ? Quelques dizaines, tout au plus, car elle demeure fondamentalement artisanale. Dans les deux ateliers, de nombreux jeunes gens ont travaillé. Ils viennent souvent de centre de formation professionnelle. Combien ont créé, depuis, leur propre atelier après avoir acquis un savoir faire ? On ne le sait pas. Mais Toufik indique avoir eu à l'atelier de Kouba de jeunes talents. Modeste, comme son père, Toufik n'ose pas dire que leur atelier principal a été en réalité une école. Le père, natif de Blida, avait créé l'atelier de Kouba, en 1966, à l'instigation de l'architecte Fernand Pouillon. Ce dernier l'avait sollicité pour des travaux de restauration ainsi que des ouvrages notamment aux centres touristiques de Moretti, Sid Fredj et Zeralda. Mais, au départ Mohamed Boumehdi faisait de la céramique en dehors de ses heures de travail à la Poste. Un passe-temps auquel il avait pris goût après l'avoir découverte en 1947, dans une usine à Berrouaghia. C'est l'architecte français qui, à l'occasion d'une rencontre visuelle avec un de ses panneaux au Palais du Peuple, décèle en lui un céramiste de talent. C'est lui qui l'incite à s'installer à son compte. A partir de là, Boumehdi père ne se consacre qu'à son art. A plein temps. Sa réputation dépasse les frontières. Il expose aux quatre coins du monde. Au fil des années, il cède le relais à ses fils.
Empreintes
Ses empreintes sont partout. Sur les hauteurs d'Alger, il en a laissé chez, son vieil ami, M'hamed Yazid, l'ancien ministre du GPRA et ancien diplomate. C'est lui qui lui a réalisé l'enseigne de «La Maison des Libertés» que voulait fonder l'ancien ministre, au début des années 2000 avant son décès en 2003. Comme pour immortaliser ce projet, l'enseigne a été cimentée sur un des murs du siège de La Maison des Libertés. Des traces de Boumehdi, il y en a aussi à l'hôtel Djazaïr d'Alger. Il y avait dans le hall de la réception une immense fresque murale, non cimentée, mais scellé à un panneau. Elle était surchargée de motifs et de couleurs. On ne se lassait jamais de la regarder. Un jour, elle a été descellée. Elle a disparu des regards. Mais d'autres fresques, poteries et carreaux subsistent en nombre, ici et là. Et au-delà, de tout cela, il reste l'Ecole Boumehdi.


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