La situation actuelle du phénomène de la drogue en Algérie constitue «un véritable danger» et connaît «une évolution rapide». L'Algérie «est un grand espace ciblé par les réseaux de trafic de drogue pour diverses raisons». De pays de transit, l'Algérie est devenue, ces dernières années, un pays consommateur de drogue, en particulier de cannabis et de psychotropes. Ainsi, le nombre des toxicomanes ne cesse d'augmenter. Pas moins de 30.000 toxicomanes sont entrés dans des centres de désintoxication lors des dix dernières années, a indiqué, hier à Oran, M. Sayah, directeur de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, à l'ouverture des travaux des journées d'étude sur l'application de la loi n° 04-18 du 25 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage illicite et du trafic de drogue et de psychotropes. L'année écoulée, le nombre des toxicomanes pris en charge au niveau national était de 6.000. Cependant, le traitement des toxicomanes en milieu carcéral présente plusieurs contraintes, d'où la nécessité d'introduire de nouvelles mesures, comme la nouvelle loi n°04-18. Or, sur le terrain, l'application de ces nouvelles dispositions rencontre un certain nombre de difficultés parmi lesquelles le manque de clarté des procédures de mise en œuvre de la loi et l'insuffisance des infrastructures de traitement des toxicomanes, surtout que cette loi contient des éléments nouveaux par apport à l'ancienne législation. Les nouvelles dispositions préventives et curatives contenues dans cette loi concernent notamment l'expertise médicale à laquelle sont soumis les usagers de drogues illicites, l'injonction thérapeutique, l'abandon des poursuites judiciaires à l'encontre des personnes qui se sont conformées au traitement médical de désintoxication. Dans le but d'améliorer les connaissances des personnels chargés de l'application des lois, l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, en collaboration avec le ministère de la Justice, a organisé cette rencontre à laquelle ont pris part des magistrats, des médecins, des psychologues et des représentants de la gendarmerie et de la police de 12 wilayas de l'Ouest.