Répondant à l'appel de leur comité de quartier «Tarik Essalama», quelque 200 habitants de Haï El Wiam (ex-Haï El Gsab) ont organisé, hier, un sit-in de protestation devant le siège de la commune de Misserghine dont ils dépendent administrativement. Selon les responsables du comité, le recours à cette action de protestation pacifique a été décidé par les habitants après avoir attendu vainement une prise en charge de leurs nombreux problèmes par les responsables locaux. Arborant des banderoles et l'emblème national, les protestataires, qui sont arrivés tôt dans la matinée, ont appelé les responsables concernés à se pencher sérieusement sur leur cas. Le président du comité de quartier M. Bouhali affirme qu'une correspondance accompagnée d'une pétition signée par 335 habitants a été adressée, dimanche, au wali d'Oran, l'appelant à se déplacer sur place pour un constat de visu. Après moins d'une demi-heure d'attente, les responsables du comité de quartier ont été conviés par le président de l'APC à une séance de travail. «Le premier responsable de la commune nous a donné des assurances quant à la prise en charge des problèmes que nous avons exposés, en nous affirmant que les projets relatifs à l'assainissement, la voirie, le gaz, etc. sont inscrits. Concernant le terrain de football, le maire nous a indiqué que la commune est actuellement à la recherche d'une assiette foncière», souligne le président du comité. Ce dernier signale qu'à l'issue de cette réunion, les protestataires ont décidé de geler leur action de protestation. «Nous attendrons d'ici le début du mois de juillet pour voir si effectivement ces promesses seront tenues. Le cas échéant, une assemblée générale sera tenue pour décider des suites à donner à notre action», affirme la même source. Situé à mi-chemin entre Misserghine et Es-Senia, ce quartier compte plus de 5000 habitants. Ces derniers affirment qu'ils vivent toujours en marge du développement, pour ne pas dire de la civilisation. Pour les habitants, cela fait plus de vingt ans qu'ils endurent un calvaire au quotidien. Nos interlocuteurs soulignent que devant ce ras-le-bol généralisé, les habitants avaient organisé, il y a plus d'un mois, un premier sit-in de protestation devant la daïra de Boutlelis et l'APC de Misserghine, pour inciter les responsables à mettre un terme au laxisme et à l'attentisme. «A Haï El Wiam, 20 ans après, les habitants ne doivent compter que sur la résistance de leurs fosses septiques pour l'évacuation des eaux usées; malheureusement, la majeure partie de ces fosses ont fini par céder et débordent à chaque coin de rue. Il y a un grand risque de cross connexion», indique M. Bouhali qui affirme que les autorités et les services concernés ont été, maintes fois, interpellés sans que la situation change d'un iota. Outre les eaux usées, les habitants doivent aussi faire face au manque d'éclairage public, au manque criant d'infrastructures administratives, sportives, de loisirs et à tous les problèmes liés à une voirie complètement dégradée, etc.