Dès son arrivée à l'aéroport de Constantine, dimanche très tôt le matin, le ministre des Ressources en eau s'est dirigé vers la wilaya de Skikda. Au programme, des visites de nombreux chantiers pour l'alimentation des zones rurales de la région en eau potable. La wilaya de Skikda a déjà quatre barrages en fonction, le ministre a lancé dimanche dernier la construction d'un cinquième. «Avec, en plus, deux autres devant être construits dans le cadre du programme 2010-2014, on aura réglé une grande partie de la problématique de l'eau dans cette région,» a affirmé Sellal. Il fera savoir qu'il est question de faire raccorder les barrages de la wilaya de Skikda avec ceux de la wilaya de Jijel -qui en a déjà 7- «pour une meilleure disponibilité de la ressource et pour alimenter aussi toutes les plaines de l'Est.» Le barrage de Ben Haroun situé dans la région représente dit-il «le barrage de sécurité.» Les projets que le ministre a visités seront, a-t-il rassuré «achevés d'ici la fin de l'année, ils permettront de donner de l'eau à 42 villages.» Connue pour être une région qui enregistre de fortes pluies puisque située à près de 1000 mètres d'altitude, la wilaya de Skikda avait, a indiqué Sellal, besoin qu'il lui soit construit des barrages. «Les eaux de pluie allaient dans la mer, on veut faire un maximum de barrages pour que ces eaux soient collectées et redistribuées en AEP mais aussi pour les besoins de l'agriculture,» a-t-il dit. Il pense qu' «il faut donner un maximum d'eau à l'agriculture, c'est ça l'enjeu.» «Il faut travailler, il faut essayer de réduire les délais !» Mais en attendant, «tous les rejets se font dans les oueds, il y a un problème d'environnement qui se pose,» a dit au ministre un chef de projet de l'une d'entre elles. Le règlement de ce problème de pollution qui affecte les nappes, devra en principe être résolu par la construction de groupements de stations d'épuration (STEP) sur plusieurs sites de la wilaya. Le groupement de STEP inscrit dans la localité de Collo sera réalisé en 2012, selon les techniciens. Pour ce qui est de la STEP de Skikda, les travaux sont réalisés, selon eux, à hauteur de 79%. «Il faut travailler,» lance le ministre à un chef de projet chinois. «OK,» lui répond-il. «Non, pas OK, je veux que les travaux soient achevés en juin,» lui rétorque le ministre qui interroge «comment tu t'appelles ?» «Gwancha,» répond le Chinois. «Si tu ne termines pas les travaux en juin, je te gouanche,» lui dit-il sous les éclats de rire de l'assistance. Le premier point de chute du ministre dans la wilaya de Skikda a été le projet de construction du barrage Zhor, à proximité de l'oued du même nom situé dans la daïra de Ouled Atia, à près de 150 km à l'ouest de la ville de Skikda. «Aucune contrainte majeure dans l'emprise du barrage et tous les matériaux de sa construction se trouvent au niveau du site,» rassure le chef de projet. Sellal demandera à ce que le barrage soit connecté à celui déjà fonctionnel situé à une vingtaine de km. «Dès qu'il sera fonctionnel, il faudra le connecter à celui frontalier déjà en service. Tous les barrages seront ainsi interconnectés pour une sécurité complémentaire,» a-t-il indiqué. Melizi, le wali de Skikda estimera qu' «ainsi, on sécurisera définitivement et totalement la région de Aïn Kechra». Sellal interpellera le chef de projet de la société chinoise qui construit le barrage Zhor sur les délais de sa réalisation. «37 mois mais il faut essayer de réduire à 32, on compte sur vous,» dit-il. Le ministre inspectera d'autres projets à l'exemple de ceux lancés au niveau de Collo relatifs à la rénovation des canalisations, la réalisation de la chaîne de pompage à partir du barrage de Beni Zid et le système d'alimentation de l'eau potable de la wilaya de Skikda par la pose de nouvelles conduites d'eau. «Il y a des techniques pour assurer la distribution» «Il faut être très rigoureux dans la façon de placer les conduites dans les tranchées,» recommande le ministre. «Vous avez dépassé un jour sur deux ?» interroge-t-il à propos du temps imparti à l'alimentation en eau potable. «Nous avons certaines localités qui la reçoivent six heures par jour,» lui répond un responsable. «Il faut faire vite pour leur garantir de l'eau durant toute la journée,» instruit Sellal. La totalité des travaux sera peut-être achevée d'ici à la fin du mois de novembre. «C'est un terrain hétérogène, il faut le purger, il faut mettre des drains,» se plaint un responsable. «C'est bientôt Ramadhan, rajoutez d'autres heures, laissez les gens profiter un peu de la plage, on peut comptez sur vous ?» lance le ministre. «On fera notre possible,» lui répond le responsable. «5 juillet ?» lance le ministre comme délai. «Je ne dis rien, Mr le ministre, je ferais de mon mieux,» lui répond son subordonné. Le ministre ira à Sidi Mezghiche pour voir l'état d'avancement des travaux de transferts, et dans la commune de Oum Toub pour inspecter les travaux de la station d'épuration de Kenitra. Il ira aussi dans la daïra de Hamadi Krouma pour visiter un projet d'assainissement et un autre de raccordements, puis dans la commune de Skikda, le château d'eau réservé pour le nouveau système d'assainissement d'eau de mer pour les besoins de la plaine de Zermana. Il terminera par une visite à la station d'épuration de Azzaba. «54% de la wilaya de Skikda reçoit de l'eau régulièrement, la ressource existe mais elle est éparpillée,» explique le ministre. «C'est difficile d'assurer sa distribution, c'est un problème qu'il faut régler, il y a des techniques pour cela,» affirme-t-il. Le secteur des ressources en eau bénéficie d'une enveloppe budgétaire de 2200 milliards de Da pour la réalisation de son programme 2010-2014. Le montant pourrait être revu à la hausse ou la baisse «sous réserve des arbitrages.» En attendant, le secteur, est-il rappelé, a bénéficié pour la réalisation de son programme 2005-2009 d'une autorisation de programme de 1446 milliards de DA devant couvrir, entre autres de nombreux projets.