La caravane algérienne de la «fidélité aux martyrs de la flottille de la paix», entrée samedi à Ghaza, après une journée d'attente devant le passage de Rafah, a fait l'objet d'un accueil chaleureux dans le territoire palestinien soumis à un embargo abject. Amr Moussa est arrivé hier à Ghaza. Avec des déclarations ambiguës. La délégation algérienne, accueillie vendredi soir par des membres du Conseil national palestinien, dont le Dr Ahmed Bahr, vice-président du conseil, et des membres du Comité gouvernemental contre le blocus. Le chef de la délégation algérienne, le député Nasredine Cheklal, a affirmé qu'il ne s'agissait que «d'un premier pas» dans l'action visant à casser le blocus imposé à la bande de Ghaza. Au cours d'une conférence de presse organisée conjointement avec le Dr Bahr, au siège du CNP à Ghaza, M. Cheklal a indiqué que la visite des Algériens visait à «soutenir l'esprit de résistance que possède le peuple palestinien face aux agressions israéliennes». Il a également appelé toutes les parties à œuvrer sérieusement à réaliser, le plus rapidement possible, l'unité palestinienne. M. Cheklal a indiqué également que la visite avait pour but d'inciter tous les parlements arabes à agir en faveur des Palestiniens en organisant des visites à Ghaza afin de se rendre compte des désastres humanitaires causés par le blocus. «Ce qui se passe à Ghaza dépasse toutes les limites et bafoue toutes les chartes et lois universelles», a-t-il indiqué. Le Dr Bahr a remercié de son côté le peuple et le gouvernement algériens pour leur soutien permanent à la cause palestinienne et qualifiant les visiteurs algériens de «compagnons de route sur le chemin de la lutte contre l'occupation». Il a également remercié le gouvernement égyptien pour avoir autorisé la caravane de «la fidélité aux martyrs de la flottille de la liberté» à entrer à Ghaza, tout en n'omettant pas de souhaiter que le passage de Rafah demeure ouvert. Pour rappel, les autorités égyptiennes ont décidé, après le carnage commis par l'armée israélienne contre les militants pacifistes de la Flottille de la paix, de rouvrir le passage de Rafah pour une durée indéterminée. «Ce blocus doit être levé et doit être brisé» En Egypte et partout ailleurs dans le monde, les mouvements de soutien au peuple palestinien militent pour que le passage de Rafah ne soit plus refermé et il est absurde de demander à Israël de lever l'embargo si la frontière entre Ghaza et l'Egypte demeure close. La délégation algérienne a été accueillie également par Ismaïl Hanniyeh. L'occasion pour lui de dire, entre autres, que tous les Palestiniens étaient derrière l'équipe algérienne au Mondial. Hier, alors qu'Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, «osait» venir à Ghaza, la délégation algérienne a rencontré les familles des Palestiniens détenus dans les geôles de l'occupation sioniste. «Ce blocus doit être levé et doit être brisé ; la position de la Ligue arabe est très claire à cet égard», a déclaré Amr Moussa. Le propos ne manque pas d'ambiguïté. L'embargo «israélien» sur Ghaza n'aurait guère de sens si l'Egypte, pays de Amr Moussa, s'abstenait de fermer le passage de Rafah. Il aurait été sans doute plus sérieux d'évoquer, en tant que secrétaire général de la Ligue, la nécessité pour les Etats arabes de soutenir l'Egypte au cas où les Etats-Unis décidaient de suspendre l'aide financière qu'ils lui apportent. Il est remarquable de noter que la visite de Amr Moussa intervient alors que le journal Haaretz fait état de l'intervention du chef de l'Autorité palestinienne et de l'Egypte pour éviter une levée du blocus naval. L'Autorité palestinienne a bien entendu démenti mais de fâcheux précédents font douter. Pour autant, la réponse la plus simple, c'est bien de laisser ouvert le chemin qui a été emprunté samedi soir par les Algériens et dimanche matin par Amr Moussa.