Empruntant les mots de Malika B., l'année scolaire a été tumultueuse. Matches de l'équipe nationale, grève après grève, démotivation, tous les ingrédients sont réunis pour une année escamotée. Malgré toutes ces perturbations, les compos se sont déroulées assez tôt, peut-être même plus tôt que les années précédentes. Comment cela a-t-il été possible, par quelle magie ? Nul ne le sait. «Compos de fin d'année», le terme est on ne peut plus explicite ! Pour tout un chacun, cela signifie les vacances. Eh bien, non ! Subitement, rappel des troupes. Les élèves doivent reprendre le chemin de l'école. Mais les surprises ne s'arrêtent pas là : cette reprise ne se fait pas dans toutes les wilayas, ni même dans tous les établissements. Deux poids, deux mesures. A quoi joue-t-on ? L'enjeu est énorme, il s'agit de l'avenir de nos enfants et de celui de la nation. En septembre 2009, les parents d'élèves avaient levé un bouclier contre la couleur des tabliers, mais aucun n'a manifesté son mécontentement quant aux programmes interminables, aux cartables surchargés, aux emplois du temps harassants. Quant aux enseignants, leurs revendications portent essentiellement sur la revalorisation des salaires. Rien de plus légitime, certes. Mais il aurait été appréciable qu'ils manifestent plus d'intérêt pour ce qui est leur «gagne-pain». Notre frustration ne serait pas à son comble si nous avions entendu plus souvent des mots tels que : classes surchargées et programmes inadaptés, élèves fatigués et dépassés... En fait, tout ce qui altère les conditions de travail pour un enseignement de qualité. Pour l'heure, un premier bilan permet de dire que nos enfants ont été psychologiquement très fatigués par toutes ces perturbations. Bonnes vacances et aux prochaines grèves !