Finalement c'est Rabah Saâdane qui devrait succéder à lui-même à la tête de l'équipe nationale. Les informations parvenant de la FAF avancent que Saâdane aurait accepté de continuer sa mission mais avec la satisfaction de ses conditions concernant l'autonomie dans la gestion technique de l'équipe. Le coach national devrait ainsi garder le même staff technique bien que le président de la FAF ait toujours tenté de renforcer ce staff ou de lancer un jeune entraîneur diplômé avec Saâdane pour acquérir davantage d'expérience. Le président de la FAF et l'entraîneur national devraient ainsi se rencontrer après la fin de la Coupe du monde (vers la mi-juillet) pour finaliser le contrat comportant des objectifs plus ambitieux, à savoir remporter la CAN-2012. Un objectif piège pour Saâdane, dans la mesure où cette fois-ci il est tenu par l'obligation du résultat du fait du statut de mondialiste de l'équipe nationale. La reconduction de Saâdane s'apparente à une "victoire" pour ce dernier et une cinglante défaite pour ses "détracteurs", pour reprendre son expression. Descendu en flammes durant et après le Mondial dans la presse, avec la complicité de certaines parties de la FAF selon ses propos, Saâdane en sort grandi, pour le moment. Aujourd'hui, la FAF loue, malgré elle, les "compétences de Saâdane et sa capacité à diriger l'équipe nationale, d'où sa reconduction". Il faut relever que l'une des conditions de Saâdane d'accepter de négocier son contrat consiste en sa "réhabilitation par la FAF". Aujourd'hui aussi, on peut considérer que Saâdane a gagné son premier pari car contrairement à ce qui a été écrit et rapporté à son sujet, la Fédération vient d'affirmer le contraire. Maintenant, il reste à Saâdane d'accepter officiellement sa prochaine mission à la tête de l'équipe nationale. Car les proches de Saâdane avancent qu'il n'est pas acquis qu'il poursuive sa mission tant qu'il n'a pas discuté avec le président de la FAF. Autrement dit, Saâdane pourrait changer d'avis à tout moment au cas où une de ses "conditions" ne sera pas acceptée. Il faut relever aussi que le maintien de Saâdane divise les membres du bureau fédéral, lesquels doivent trouver un consensus pour entériner son maintien. En ce sens, la reconduction de Djahid Zefzaf, qui n'est pas membre du bureau fédéral, comme premier responsable de l'équipe nationale apporte de l'eau au moulin de Saâdane. Ce dernier n'a pas souhaité continuer de travailler avec un membre du bureau de la FAF qui, selon ses propos, "lui a mené la vie dure". En somme, après la campagne de dénigrement dont Saâdane a fait l'objet, il aurait reçu, selon toute vraisemblance, des garanties pour qu'il poursuive sa mission. Ceux qui ont privilégié la piste d'un entraîneur étranger se sont heurtés à un niet catégorique de la part des plus hautes autorités de l'Etat et du ministère de la Jeunesse et des Sports. Sur un autre registre, Saâdane doit s'apprêter à affronter le courroux des supporters algériens, trop exigeants, après la frustration en Coupe du monde. Au moindre faux pas de l'équipe nationale, Saâdane risque de faire les frais d'un public de plus en plus avide de victoire. Le maintien de Saâdane demeure pour ainsi dire une arme à double tranchant.