Nous avions écrit il y a quelques jours que la défense de l'équipe d'Argentine ne donnait pas de garanties sur le plan de la solidité et de la relance, paramètres très importants au sein des grandes formations. Et ceci en dépit qu'elle n'a encaissé que deux buts. Face à l'Allemagne, cette défense a été taillée en pièces, à la grande stupeur de certains journalistes qui avaient fait du onze argentin l'un des tout premiers favoris au même titre que le Brésil et l'Espagne. Il est vrai que le Nigeria, la Corée du Sud, la Grèce et le Mexique sont passés à la trappe, mais le véritable test grandeur nature, c'était bel et bien ces Allemands qui ne cessent de convaincre les plus sceptiques. Les éliminations du Brésil et de l'Argentine auront au moins le mérite de démystifier Dunga et Maradona, anciens grands joueurs et champions du monde en leur temps, mais piètres sélectionneurs. Possèdent-ils les diplômes nécessaires à cette haute fonction? Ont-ils fait d'abord leurs preuves en clubs comme la majorité de leurs collègues? Les réponses à ces questions sont négatives. Dunga a remis le tablier, reconnaissant «être responsable de l'échec». Maradona en fera-t-il de même ? Pas certain, lorsqu'on connaît le caractère entier de l'ex-capitaine de l'Albiceleste. Arrogant à l'extrême jusqu'à dépasser les limites de la décence, Maradona a défrayé la chronique, jusqu'à provoquer l'intervention de la FIFA. Pour arrêter son effectif, il a supervisé une centaine de joueurs pour, finalement, retenir les plus connus. On rappellera que, lors des éliminatoires AMSUD, ses choix tactiques ont été des plus incohérents, l'Argentine ne se classant qu'en quatrième position (la dernière place qualificative d'office), loin derrière le Brésil, le Chili et le Paraguay, avec un bilan chiffré très révélateur des limites de son équipe: 8 victoires, 4 nuls, 6 défaites, 23 buts marqués pour 20 encaissés! Les Argentins ont même été battus à domicile par le Brésil de Dunga. Le second grand reproche qui lui est fait est d'avoir complètement ignoré des éléments performants comme Cambiasso, Lavezzi, Lucho, Lisandro et le toujours jeune et polyvalent Zanetti. Finalement, il a aligné des noms. Les deux centraux Demichelis et Burdisso sont connus par leurs limites techniques et même physiques. Même appréciation pour les latéraux Heinze (dont le Réal Madrid n'en voulait plus) et l'inconnu Otamendi, entièrement débordés par les Allemands. On en arrive à l'entrejeu où les prétendues stars tels Mascherano et Maxi Rodriguez ont été transparents, versant même dans la brutalité. Di Maria est doué mais il est encore «tendre» pour de tels débats. Il reste le trio Tevez, Higuain, Messi, d'ordinaire si efficaces. Que s'est-il passé? La réponse est claire comme l'eau de roche: ils ont été privés de ballon et ont perdu tous leurs moyens dans les «mailles» allemandes. Il aurait été vraiment anormal qu'une équipe aussi déséquilibrée et démunie d'un véritable chef au bord de la touche puisse tenir tête à une formation en état de grâce. Aux anciens comme Lahm, Mertesacker, Klose, Friedrich, Polodlski et Scheweinsteiger, le coach Joachim Low a lancé dans le bain les champions d'Europe Espoirs 2009. La «mayonnaise» a pris et cela donne une équipe technique, dynamique et constamment orientée vers l'attaque. Ce n'est pas par hasard si elle a inscrit le plus grand nombre de buts (13') pour n'en concéder que deux. Et puis, il y a lieu de tenir compte de la «tradition». Alors que l'Argentine vient échouer en quarts pour la cinquième fois consécutive, l'Allemagne a terminé dans le dernier carré lors des douze de ses dix-sept participations! Finalement, le «coup de gueule» de Frantz Beckenbauer à propos de la formation au niveau des jeunes s'est avéré payant. Enfin, dernière touche du destin, Ballack, réduit au rôle de spectateur pour cause d'une blessure, n'était pas sur le terrain. Techniquement, s'il avait joué, il aurait ralenti le rythme de ses jeunes coéquipiers. Et puis il faut le dire, Ballack est un perdant, au sens propre du terme. Le dernier match de ces quarts a revêtu la même intensité que les autres débats à élimination directe. Excepté Allemagne-Argentine que nous évoquons plus haut, ce furent des rencontres serrées avec de petits scores, ce qui met en évidence l'indécision entre des équipes motivées certes, mais également sous forte pression, le genre de paramètres qui «bloquent», à un moment donné, les meilleurs joueurs, d'où les maladresses. Le «ton» de ce match a été donné par le coach du Paraguay, plusieurs jours avant où il avait annoncé que ses protégés avaient tout intérêt à «durcir le jeu afin d'enrayer la machine espagnole». Promesse tenue par la grâce, il faut le dire, d'un arbitrage laxiste et lamentable. En deux minutes, il a commis de grossières erreurs d'appréciation. Comment n'a-t-il pas fait retirer le penalty bloqué par Casillas alors qu'il y avait infraction de la loi XIV avec sept ou huit espagnols qui ont pénétré dans la surface avant que le Paraguay Cardozo ne botte le ballon. Sur le penalty de Xabi Alonso, un seul espagnol avait une jambe à l'intérieur de la surface avant l'exécution. S'il a fait une juste application de la loi, en revanche, il nous a semblé qu'il y avait penalty contre le gardien Villar pour faute sur Fabregas. Et puis, il n'a sanctionné le comportement dur des Paraguayens qu'à partir de l'heure de jeu. Bref, cet arbitre a énervé tout le monde et lésé les deux équipes. C'est la «marque» des arbitres médiocres dont les gaffes sont de celles, hélas, qui déterminent un résultat. Ceci dit, par leur organisation défensive et leur pressing, les Guaranis on perturbé les Espagnols et ont même inquiété l'impeccable Casillas. Cependant, force est de constater qu'il y a beaucoup de déchets dans leur jeu, surtout en attaque où l'absence de leur goleador Cabanas s'est fait sentir. Cardozo, Valdez et Santa-Cruz n'ont pas pu le faire oublier, comme le démontre le bilan: Trois buts seulement en cinq matches, c'es trop peu pour dépasser le quart de finale, un très bon résultat pour ce petit pays, classé 31e FIFA, juste derrière l'Algérie !