Le nouveau patron de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel a été officiellement installé, hier, dans ses fonctions lors d'une cérémonie organisée à l'Ecole supérieure de police de château-neuf sur les hauteurs d'Alger. La cérémonie a été présidée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kabilia. Le ministre, lors d'un discours prononcé à cette occasion, a qualifié «d'important» la désignation par le président de la République du général major Hamel Abdelghani à la tête de l'institution de la police. «Cette désignation est également importante parce que la Sûreté nationale est la force publique en charge d'une responsabilité constitutionnelle de l'Etat à savoir la sécurité des personnes et des biens» a ajouté le ministre qui soulignera que cette nomination vise à prendre en charge une institution clé dans l'édifice de l'Etat et un des instruments d'expression de son autorité. La première intervention, du désormais nouveau patron de la DGSN, va dans le sens de la politique engagée par son prédécesseur le défunt Ali Tounsi, à savoir mettre l'accent sur la modernisation de la police, notamment en matière de formation des policiers pour «répondre aux mutations que connaît le monde». Abdelghani Hamel, promu général major le 5 juillet dernier, a indiqué lors de son discours d'investiture toute la nécessité d'augmenter les capacités humaines et matérielles de la DGSN et sa dotation d'équipements sophistiqués et modernes pour lui permettre, dit-il, de «lutter efficacement contre tous les types de criminalité notamment la corruption, le crime organisé, le blanchiment d'argent et la cybercriminalité». Abdelghani Hamel s'est engagé à combattre les comportements qui portent atteinte à l'image de la police afin de préserver sa crédibilité, à améliorer continuellement la relation entre la police et le citoyen et à appliquer la loi. Agé de 55 ans, le général major Hamel a fait une carrière de 37 ans dans le corps de la Gendarmerie nationale. Titulaire d'un ingéniorat en informatique et d'un magistère en études stratégiques et relations internationales. Sa dernière fonction avant de rejoindre la DGSN a été celle de commandant de la Garde républicaine. Le général major, présenté par certains de ses collègues comme un homme qui détient toutes les qualités, semble en tous les cas déterminé à assumer une si lourde responsabilité. «C'est l'homme de la situation» nous a affirmé hier un colonel de la gendarmerie qui présente une personne très cultivée et qui «maîtrise parfaitement son métier». Le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kabilia a dores et déjà demandé au nouveau DGSN, comme première action, de faire rapidement un «diagnostic précis» sur la situation qui prévaut dans l'institution de la police et de «relever les points forts et les points faibles». Le ministre dira que l'organisation de la Sûreté nationale doit être revue et repensée en tenant compte du contexte sécuritaire, de la poussée de la criminalité, de l'évolution de ses formes et des exigences techniques, technologiques et scientifiques imposées par la modernisation de cette institution. Daho Ould Kabilia dira clairement, hier, que l'organigramme instauré par le décret 92-93 du 31 octobre 1992 est «largement dépassé» en rappelant que certains aménagements ont été apportés au fil des années mais restent sans «ancrage juridique réel». Un statut pour les policiers avant la fin de l'année Le statut particulier des policiers est en discussion au niveau de la DGSN et non pas à l'APN comme rapporté dans la presse, a indiqué, hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kabilia. Intervenant lors d'un point de presse organisé en marge de la cérémonie d'installation du nouveau DGSN, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le statut sera promulgué par décret avant la fin de l'année. Interrogé, par ailleurs, sur l'enquête sur l'assassinat de Ali Tounsi, le ministre fera savoir que le dossier est entre les mains de la justice. Concernant la recrudescence des actes terroristes le mois dernier, Ould Kabilia expliquera que le terrorisme n'est pas totalement éradiqué et les terroristes cherchent, dit-il, à organiser des «coups médiatiques», notamment dans la capitale. Auparavant, le ministre de l'Intérieur a mis l'accent sur la nécessité de redoubler d'efforts contre les fléaux sociaux, la drogue, la contrebande, la contrefaçon, l'immigration clandestine, la corruption et la criminalité financière. Daho Ould Kabilia dira qu'il accordait beaucoup d'importance aux «renseignements généraux» et affirme que la lutte contre la subversion et la grande criminalité ne peut réussir que par le renseignement. Le ministre a appelé par ailleurs à une coordination permanente et soutenue de l'ensemble des services de sécurité en ajoutant à l'adresse du nouveau patron de la police que «le rôle d'auxiliaire de la justice vous met en relation permanente avec le pouvoir judiciaire avec lequel il est absolument nécessaire de collaborer pour préserver l'Etat de droit et protéger le citoyen de tous les abus, de toutes les violences».