Fortement dominées par le secteur des hydrocarbures, les exportations algériennes peinent encore à décoller. Avec un volume d'échanges de un milliard d'euro seulement, très faible par rapport à nos voisins, la Tunisie, 19 milliards d'euros et le Maroc, 20 milliards d'euros, la nécessité de développer ce créneau est devenue une évidence, estime le directeur général de la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK-Algérie), M.Andreas Hergenröther, en visite mercredi à Oran pour animer la journée d'information sur la publication du «Guide de l'Exportateur-Accès au Marché Allemand» à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO). Les Allemands montrent un intérêt aux échanges économiques entre les deux pays mais restent, cependant, convaincus que «la plupart des exportateurs algériens ne pourraient pas profiter de l'accord d'association avec l'Union européenne sans des réformes à l'intérieur de leurs entreprises, sans un cadre juridique approprié, sans des mesures adéquates de soutien à l'export et sans des institutions algériennes performantes chargées à promouvoir les exportations algériennes». En s'adressant aux opérateurs économiques algériens, le DG de la chambre algéro-allemande a souligné : «aujourd'hui, la plupart des produits algériens hors hydrocarbures sont inconnus à l'étranger. Les exportations se limitent surtout aux produits agricoles, agroalimentaires, chimiques, artisanaux et des déchets. Pour ce pays européen qui invite les Algériens à se faire une place sur le marché allemand, «la diversification et la mise à niveau de l'industrie algérienne est inévitable pour développer les capacités d'exportations existantes mais limitées. De même la promotion stratégique des secteurs existants est nécessaire». Cependant, ce que regrettent les Allemands est l'absence de l'institution algérienne pour la promotion des exportations en Allemagne, comme ils considèrent que l'inexistence de la sous-traitance en Algérie constitue un facteur handicapant pour le développement des industries en Algérie. L'autre défi pour l'Algérie est la promotion de la sous-traitance, estime le directeur général de la chambre algéro-allemande qui explique que «vu que les pays voisins ont pu assurer un transfert de technologies remarquable ainsi que la création de milliers de postes d'emploi à travers les IDE dans le cadre de la sous-traitance et vu que la sous-traitance est quasiment inexistante en Algérie, la promotion de la sous-traitance constitue à notre avis un autre facteur clé pour le développement des industries en Algérie». Concernant le guide d'accès au marché allemand destiné à la promotion des exportations algériennes, d'édition récente, il a été présenté aux participants à cette rencontre organisée en collaboration avec la Fondation Freidrich Naumann-Stiftung (FNST). Une conférence consacrée à «la certification, passeport pour l'exportation», a été animée à cette occasion par un auditeur de l'organisme de certification allemand «TUV Rheinland».