Les essais à froid des turbines ont déjà eu lieu. Le PDG de Neal, Badis Derradji, annonce une première entrée en activité en août par la partie non solaire de la centrale. La centrale électrique à cycle combiné gaz-solaire de 150 mégawatts de Hassi R'mel «entrera en activité complète en novembre prochain». C'est M Badis Derradji, le PDG de New Energy Algeria (Neal), la filiale de Sonatrach et Sonelgaz, développeur du projet qui l'assure. « La partie cycle simple du projet sera active dès le mois d'août. Elle mettra en action les deux turbines à gaz de la centrale. Abener notre partenaire espagnol, a procédé aux essais système par système et tout est prêt pour cette échéance». La date de remise du projet a glissé de plusieurs mois sur l'année 2010, mais, précise, M Derradji, j'ai visité les projets de centrales en CSP (Concentrating Solar Power) autour de la Méditerranée et tous connaissent plus ou moins ce type de glissement». L'arrivée du gaz naturel permettra de passer «dans les tout prochains jours» aux essais à chaud. Il faudra ensuite assurer une connexion au réseau électrique et fournir les flux d'eau nécessaire au dispositif anti-incendie : «la canalisation d'eau est construite». La nouvelle centrale à cycle combiné de Hassi R'mel apportera 25 mégawatts en moyenne annuelle d'électricité solaire, «elle peut fournir périodiquement jusqu'à 30 mégawatts». Il s'agit de la technologie de concentration solaire par panneaux paraboliques appelée CSP. Les blocs de panneaux paraboliques ont été assemblés dans un atelier sur site par un sous-traitant algérien partenaire d'Abener. C'est justement dans le déploiement du champ solaire que des difficultés sont apparues. La qualité du gaz industriel, l'Argon, nécessaire à la soudure des tubes absorbeur, n'était pas suffisante. L'usine d'Ouargla qui en assure l'approvisionnement a eu du mal à produire le standard requis tandis que l'importation de l'Argon signifiait un délai de 18 à 20 semaines. La centrale de Hassi R'mel cédera son électricité à Sonatrach pour le besoin de ses activités dans le Sud. «Mais le modèle n'est pas transposable dans l'avenir» prévient M Derradji. Reports En effet l'appel d'offres qui a permis de réaliser la centrale à cycle combiné de Hassi R'mel visait à mettre en œuvre la filière de la production de l'électricité solaire en attendant de définir le cadre juridique de son développement. L'espagnol Abener, leader dans la filière, s'est emparé du marché de la réalisation en proposant le prix de vente du kilowatt-heure le plus bas. Cette formule, qui garantit à l'investisseur un prix compétitif - supérieur au prix pratiqué sur le réseau de Sonelgaz -, a été possible grâce à l'existence d'un client comme Sonatrach. Le cadre juridique qui définira le modèle économique de la production et du développement de l'énergie solaire en Algérie tarde à venir. Il ne faisait plus partie des priorités du ministre de l'Energie sortant Chakib Khelil. Son successeur Youcef Yousfi est appelé à le mettre rapidement en œuvre, deux appels d'offres pour deux nouvelles centrales solaires (à cycle combiné) ont été reportés en 2010 en l'absence de ce nouveau modèle économique de l'électricité solaire. Le 12 mai dernier, le roi du Maroc Mohamed VI a inauguré une première centrale à cycle combiné de 472 mégawatts en utilisant le gaz algérien du gazoduc maghreb-Europe et en le combinant à un champ solaire produisant 20 mégawatts.