Des habitants de la région de Ouled Mimoun sont montés au créneau pour tirer la sonnette d'alarme sur l'arrosage de fruits et légumes avec des eaux usées et sur ce que cela représente comme danger sur la santé publique des citoyens, notamment en cette période estivale marquée par de fortes chaleurs. Selon les témoignages de ces citoyens, la ville de Ouled Mimoun, qui compte plus de 30.000 habitants, est dépourvue de station d'épuration pour traiter les eaux usées qui se déversent dans le petit barrage de Oued Khalfoun. Ce projet, rappelons-le, avait été inauguré en 2005 par le président de la République. Il a une capacité de retenue de 861.200 m3, dont un volume utile de 786.900 m3. Cet ouvrage devait en outre contribuer à la mise en valeur des terres en irrigué, à la création de postes d'emploi et au développement de l'agriculture et la protection du barrage de Sidi Abdelli, situé en aval. Ainsi, faute d'assainissement, toutes les eaux stockées dans ce barrage sont actuellement polluées par les eaux usées domestiques de la ville de Ouled Mimoun et les eaux résiduaires industrielles de l'usine de textiles. «Tous les agriculteurs et fellahs irriguent leurs champs au moyen des eaux polluées de ce barrage. Il est urgent de déterminer les vrais agents polluants afin d'éviter la contamination des produits récoltés en germes pathogènes infestants», expliquent des résidents du quartier de Sidi Zouaoui, en précisant que l'arrosage de la pastèque, la pomme de terre, la salade verte, le haricot vert, le piment, l'aubergine, l'oignon et la courgette par des eaux usées et polluées progresse d'une manière alarmante dans cette région où, à la différence des années passées, l'eau épurée a tendance à se raréfier. D'autres habitants de la ville de Ouled Mimoun nous informent que les fellahs profitent de la permissivité des services agricoles et du bureau communal d'hygiène pour arroser leurs terres avec ces eaux nocives à la santé de la population.