Durant la prochaine décennie, la consommation nationale de gaz naturel et d'électricité passera, respectivement, à 42-55 milliards m3 et variera de 16.500 à 20.000 MW, selon les prévisions d'une étude de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), pour la période 2010-2019, présentée hier au siège du ministère de l'Energie et des Mines, en présence du président de cette institution, M. Nadjib Othmane. L'étude, consacrée au programme indicatif d'approvisionnement du marché national en gaz (2010-2019), estime que la consommation de gaz passera de 27,505 milliards m3 (Gm3) en 2009 à 27,97 Gm3 en 2010, puis à 45,2 Gm3 d'ici 2019, selon un scénario de base moyen prévoyant une croissance annuelle de l'ordre de 5%. Selon cette même projection, la consommation de gaz de la clientèle industrielle atteindra les 19,1 Gm3 contre 9,8 Gm3 en 2010 à 19,1 Gm3 en 2019, soit une hausse de 6,9% en moyenne annuelle. Pour la période indiquée, la consommation des centrales électriques devrait passer de 11,98 à 15,6 Gm3, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,7%, expliqué par le recours au cycle combiné qui «présente une meilleure efficacité énergétique», note le document de la CREG. Concernant les prévisions de l'évolution de la distribution publique de gaz, elle serait en hausse de 6,2% en moyenne annuelle, ce qui correspond à 10,4 Gm3 en 2019 contre 6,21 Gm3 en 2010. Concernant la production électrique, la capacité totale existante à fin 2009 est de 9.109 MW, dont 5.016 MW en turbines à gaz, 2.052 MW en cycle combiné, 1.838 MW en turbine à vapeur et 203 MW en énergie hydraulique. Sur cette capacité, quelque 2.536 MW seront progressivement mis hors service d'ici 2019, correspondant à la fin de durée de vie des installations concernées. La demande de production pour la fin de la période 2010-2019 devrait atteindre entre 11.760 et 14.530 MW, respectivement selon un scénario moyen et fort, ce qui correspond à une capacité totale additionnelle de 7.760 MW et de 11.300 MW (pour l'un et l'autre des scénarios). Des projets en cours apporteront une capacité supplémentaire de 4.818 MW d'ici 2015. Trois projets devraient voir le jour d'ici 2012, pour une capacité totale de 2.419 MW. Il s'agit de la centrale SPP1 de Hassi R'mel (150 MW), dont la réception est prévue en octobre 2010 ; celle de Terga (1.122 MW) pour le 2e semestre 2011 ; et la centrale de Koudiet Eddraouch (1.146 MW) durant la première moitié de l'année prochaine. Pour ce qui est de la capacité de production électrique dans le sud du pays, elle était de 492 MW à fin 2009. La capacité additionnelle prévue pour ces régions, pour la période indiquée, est de 416 MW, dont 260 MW en turbines à gaz (7 projets) et 156 MW en diesel (15 projets). Pour assurer les besoins de consommation électrique d'ici 2019, la capacité installée à la fin de cette période sera de 16.500 MW (scénario moyen) et de 20.000 MW (scénario fort). La part des sources d'énergie renouvelable dans la production électrique est déclinée selon deux variantes. Celle de 8% correspondant à une capacité de 1.675 MW, et celle de 6% correspondant à 1.180 MW. Les deux variantes devraient permettre, respectivement, de faire des gains cumulés en consommation de gaz naturel de 3,6 et 2,4 Gm3.