La consommation algérienne de gaz doublera dans les dix années à venir. C'est ce qui ressort de l'étude de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) rendu publique dimanche dernier par l'Agence de presse algérienne (APS). Ainsi, la demande locale de l'Algérie en gaz naturel pour la prochaine décennie oscillera entre 49,6 milliards et 67,1 milliards de m3, contre une consommation de 25,6 milliards de m3 en 2007. La demande globale du marché national en gaz naturel atteindra, de ce fait, à l'horizon 2017, les 49,6 m3 selon une faible estimation, les 55,2 m3 à moyenne estimation et les 67,1 m3 à forte estimation, indique l'étude du CREG. Cette progression est motivée par l'«impact du portefeuille des gros projets en cours de développement et reste conditionnée par leurs concrétisations», estime cette étude basée sur des scénarios à faible, moyenne et forte estimations. Quant à la demande escomptée pour l'année en cours, elle est, selon une moyenne estimation, de 27,4 m3, soit une augmentation de 7,4% par rapport à l'année précédente. En 2007, la consommation nationale de gaz était de 25,6 milliards de m3, soit une hausse de 4,3% en comparaison de 2006. L'étude du CREG ne s'est pas limitée aux besoins en gaz. Elle a également inclus la consommation nationale d'électricité. Les conclusions de l'étude font ressortir la nécessité, à compter de 2013, de réaliser annuellement une capacité additionnelle de production d'électricité afin de faire face à «la demande et au déclassement des groupes de production en fin de vie». En conséquence, la CREG recommande de produire annuellement, à compter de 2013, un minimum de 800 MW pour le scénario moyen et de 1 200 MW pour le fort. D'autre part, et tenant compte de la capacité de production d'électricité en cours de réalisation pour la période 2009-2012 estimée à 5 600 MW, le programme indicatif estime que la capacité totale à réaliser entre 2009 et 2017 est en moyenne de 9 800 MW, soit une capacité additionnelle atteignant les 4 200 MW. Alors qu'à forte estimation la production nationale d'électricité devrait atteindre les 11 800 MW pour la période allant de 2013 à 2017, soit une capacité additionnelle de 6 200 MW. Pour ce qui est du programme indicatif de l'année 2009, la CREG compte lancer les travaux de son élaboration, conformément au texte sur les «outils et méthodologies d'élaboration du programme d'approvisionnement en gaz du marché national» dès la fin de l'année en cours. Ces actions à engager permettront la prise en charge de l'ensemble des recommandations et remarques recueillies lors du processus de consultation et d'approbation de ce programme et de respecter le délai de sa transmission à l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), fixé à la fin du mois de juin de chaque année. Dans le cadre de cette élaboration et en application du principe de concertation, la CREG associera les opérateurs et agences de régulation concernés. Elle avait entamé au début de l'année en cours l'actualisation du programme indicatif des besoins en moyens de production d'électricité paru en 2006. Elle s'était attelée, dans un premier temps, à la collecte d'informations auprès des opérateurs. L'objectif principal d'un programme indicatif est de «déterminer de la manière la plus précise la demande de gaz du marché national, globalement et par zone géographique et de permettre l'évaluation des capacités de transit nécessaire sur les dix prochaines années». A noter que le programme évalue aussi les besoins des utilisations des centrales électriques, de la distribution publique, et de la clientèle industrielle. G. H.