Le président du Haut Conseil islamique, Cheikh Bouamrane, s'est dit contre l'abolition de la peine de mort réclamée, ces derniers temps, par les défenseurs des droits de l'homme en Algérie. Le président du HCI a réaffirmé sa position sur cette question hier, lors d'une conférence-débat tenue au centre de presse d'El Moudjahid, en abordant un thème d'actualité : «La religion et la modernité dans l'espace musulman». Cheikh Bouamrane s'est demandé : «Comment peut-on défendre la vie d'un criminel qui tue, par exemple, un enfant ou une femme ?». Et d'ouvrir une parenthèse sur les défenseurs des droits de l'homme dont certains, selon lui, «n'ont même pas la qualité requise pour s'exprimer et se prononcer au nom des droits de l'homme». Pour rappel, Cheikh Bouamrane avait déjà déclaré que «la peine de mort ne peut être abolie en toute circonstance», en précisant que c'est aux tribunaux de décider l'application ou non de cette peine. Les invités à la conférence-débat, notamment la presse, ont interpellé Cheikh Bouamrane sur plusieurs questions d'actualité nationale. Le cas par exemple des non-jeûneurs qui ont été poursuivis par la justice et relaxés le 5 octobre dernier. Cheikh Bouamrane a précisé que les Algériens sont libres s'ils veulent se convertir à d'autres religions, comme le cas de ces deux chrétiens convertis. «On respecte totalement la liberté de culte mais ces derniers doivent respecter la majorité, notamment dans les lieux publics». Sur la question du mufti de la République qui devait être désigné par la Présidence afin de faire face à la prolifération des voix qui parlent au nom de l'Islam souvent par méconnaissance, Bouamrane a précisé : «On attend qu'il soit désigné par le président de la République». «C'est le Président qui doit choisir ce mufti», a-t-il mentionné, tout en poursuivant que le HCI ne veut pas mettre en place une commission de candidature pour éviter toute confusion. Enfin, Cheikh Bouamrane a dénoncé lors de son intervention les atteintes répétées à l'Islam et ses symboles, en évoquant le cas du livre reproduisant les douze «caricatures» au Danemark, le même jour de leur parution en 2005. Cheikh Bouamrane a affirmé qu'il faut répondre pacifiquement et intelligemment en organisant des colloques, des séminaires pour débattre en toute liberté de toutes les questions à caractère religieux, mais en respectant toutes les religions.