Le service «infectieux» du CHU d'Oran vient de recevoir un lot neuf de literie. Cette dotation, selon notre source, fait suite à une visite d'inspection d'une équipe de l'OMS à cet établissement hospitalier, mission entourée du plus grand secret de la part des responsables. On nous affirme que la délégation de l'Organisation mondiale a visité, entre autres, le service de la maternité. Elle aurait émis des remarques sur les conditions hygiéniques de ce service où les nouveaux-nés voient le jour. Rappelons que ce service a bénéficié, il y a à peine quelques années, de grosses sommes pour être refait à neuf. Mais comme le chef de service avait refusé de transférer son service ailleurs durant les travaux, décision qui a soulevé beaucoup de polémiques et de commentaires à l'époque, la réfection a beaucoup plus ressemblé au colmatage qu'autre chose. Selon notre source, les représentants de l'Organisation mondiale ont relevé des manquements aux règles les plus élémentaires dans les services qu'ils ont inspectés. Ce qui a poussé le directeur de cet établissement à réunir les responsables des différents blocs pour les inciter à davantage de respect des règles d'hygiène, ajoute notre source. Concernant le service de l'infectieux, un peu le parent pauvre du CHU Oran, il a, lui aussi, bénéficié d'une opération de lifting, ces dernières années. Ce service, installé dans ce qu'on appelle communément « la Garnison », en dehors de l'enceinte du CHU Oran, reçoit notamment les malades du sida. Rien que de ce fait, il charrie toutes sortes de connotations négatives. Apparemment, les grandes opérations de réfection dont ont bénéficié ces deux services ne se sont pas traduites automatiquement par une amélioration des conditions hygiéniques qui y prévalent. Ce qui laisse supposer la responsabilité humaine. Cependant, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur les raisons de cette visite. Elle vient juste après un rapport de la FIDH (Fédération international des Droits de l'Homme) publié le 17 juin dernier où la question de la santé en Algérie a été soulevée pour la première fois. En effet, le rapport évoque les grandes disparités dans l'accès aux soins dans les établissements de la santé publique. Notons qu'une délégation de la FIDH a séjourné au début du mois de juin dernier et a eu un certain nombre de contacts avec des syndicats et associations à d'Oran dont les représentants du SNAPAP et de la LADDH. Par ailleurs, un autre rapport, réalisé il n'y a pas longtemps par l'OMS, en collaboration avec des chercheurs de l'Université canadienne de Sherbrooke, portant sur le système de santé dans les trois pays du Maghreb, classe l'Algérie au troisième rang après la Tunisie et le Maroc. Pourtant, les budgets alloués à ce secteur dans les deux pays maghrébins cités est loin d'être comparable avec ce qu'engloutit le secteur de la santé en Algérie comme sommes astronomiques. On retiendra que, désormais, la question de l'hygiène dans nos services de santé attire l'attention des organisations mondiales.