Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a réuni hier les 48 chefs de sûreté de wilaya, dont 23 d'entre eux ont été fraîchement installés dans leur fonction. Le DGSN, qui précise que le mouvement des chefs de sûreté de wilaya, intervint sur décision du président de la République, a indiqué que l'ordre du jour de la rencontre, organisée à l'école de police de Château-neuf, était consacré au «rôle que doit remplir le chef de sûreté de wilaya dans le cadre de l'exercice des missions de sécurité dévolues à la Sûreté nationale». Les directives du patron de la police aux chefs de sûreté de wilaya sont claires: «Une lutte sans merci et sans discontinuité contre le crime et ses formes les plus dévastatrices comme le trafic illicite des stupéfiants, la corruption et les atteintes graves aux personnes et aux biens», a déclaré le général-major, à l'occasion d'une conférence de presse organisée à l'école de police de Château-neuf. Le général-major Hamel est revenu par ailleurs sur les critères ayant prévalu dans la nomination des cadres de la police promus au poste de chef de sûreté de wilaya. La nomination a été décidée sur la base du travail de la commission, composée des cadres supérieurs de la police, qui a sélectionné les commissaires divisionnaires comme candidats potentiels pouvant assumer la fonction, a déclaré le DGSN qui souligne que la décision de la commission a pris en considération quatre critères importants. Il s'agit, ajoute le patron de la police, du «niveau d'instruction (niveau universitaire exigé)», «condition d'âge (pas plus de 52 ans)», «le profil» (avoir exercé au niveau des services opérationnels) et enfin la «discipline» (n'ayant pas encouru des sanctions disciplinaires incompatibles avec l'exercice de la fonction concernée). En plus de ces quatre critères, il faut souligner que les candidats sélectionnés par la commission ont également fait l'objet d'évaluation de leur état de services, de leur valeur professionnelle, de leur manière habituelle de servir et leur aptitude au commandement. «Je ne peux pas travailler avec des gens qui ont le niveau primaire ou moyen», lâche le patron de la police qui précise cependant que ceux qui ont été enlevés de leur poste ne sont pas automatiquement non valables. Le DGSN explique encore son choix dans la nomination des chefs de sûreté de wilaya par le fait qu'il ne pouvait pas mettre un «administratif» à la place d'un «opérationnel». Les objectifs attendus de la nomination des 23 nouveaux chefs de sûreté de wilaya, la désignation de huit autres en la même qualité dans d'autres wilayas ainsi que le maintien de 17 autres dans leurs postes sont divers, soutient Abdelghani Hamel. Il s'agit, explique-t-il, de «consacrer dans les faits le principe de mobilité statutairement institué dans les fonctions publiques et les postes supérieurs de l'Etat», «assurer l'alternance dans les postes de responsabilité pour garantir une plus grande opérationnalité des services de police par l'intégration d'une ressource humaine sans cesse renouvelée au diapason des défis sécuritaires actuels et futurs» et enfin «permettre aux différents échelons hiérarchiques de disposer de commandements jeunes possédant l'expérience nécessaire sur le terrain et les niveaux de formation requis préalables à l'appréhension des problématiques sécuritaires ». Interrogé sur l'état de l'institution policière, le DGSN a affirmé que lors de sa nomination, il avait trouvé «un personnel formé et engagé et qui était en quête d'orientation à cause de la crise qu'il avait vécue». Le général-major a démenti par ailleurs toutes les rumeurs concernant le recrutement de retraités de la gendarmerie au sein de la DGSN. «Les seuls gendarmes qui sont avec moi, c'est un colonel et un lieutenant-colonel», tonne le patron de la police qui désigne de la main deux personnes dans la salle de conférences. «J'ai confiance en mes cadres qui sont formés à l'intérieur de l'institution de la police», ajoute-t-il. Abordant le statut et le régime indemnitaire des policiers, le patron de la police dira que le dossier est sérieusement pris en charge par la DGSN. «Nous serons dans les délais fixés par le gouvernement et le ministre de l'Intérieur et le dossier donnera entière satisfaction aux policiers», soutient encore le patron de la police. Ce dernier affirme par ailleurs qu'il n'existe aucune commission spéciale pour ce qui est des policiers condamnés par la justice puis réhabilités. En matière de lutte antiterroriste, le DGSN a fait savoir que l'éradication du terrorisme a été encore fois déclinée comme un objectif permanent et prioritaire des services de police qui continuent de concert avec les autres services de sécurité, affirme le général-major, «d'enregistrer des résultats positifs contre ce phénomène criminel». Enfin questionné par le «Quotidien d'Oran» sur les difficultés d'accès à l'information au sein de la DGSN, le général-major a affirmé qu'il a donné des instructions à toutes les sûretés de wilayas pour répondre aux sollicitations des journalistes. Pour ce qui est de la circulation qui est devenue infernale dans la capitale, le patron de la police, qui affirme que la capitale est complètement sécurisée, soutient que cette sécurité n'a pas de prix.