Les participants aux 8es rencontres universitaires euro-méditerranéennes Averroès, réunis hier matin à l'université Mentouri de Constantine, sont entrés dans le vif du sujet abordant le bilan des trois années d'existence du programme d'échanges universitaires baptisé du nom du savant arabe Ibn Rochd (Averroès pour les Occidentaux). Les interventions lors de la séance inaugurale ont toutes souligné l'importance et l'évolution positive de ce programme qui commence à «dessiner les contours d'une euro-Méditerranée du savoir et de la connaissance». Un programme éminemment stratégique pour les pays du Maghreb, en ce sens que celui-ci s'inscrit dans la durée et que de nouveaux projets ont vu le jour dans son sillage, notamment le projet Tempus «Défi Averroès». En effet, ce dernier, qui vient d'obtenir le feu vert de l'Europe, vise à développer l'employabilité dans les filières d'ingénierie en Algérie, au Maroc, en Tunisie et au Liban. Le professeur Djekoune, recteur de l'université Mentouri, qui a inauguré les travaux de la rencontre en présentant le programme Averroès et l'intérêt qu'il présente pour l'université Mentouri, a indiqué que «le travail qui va se faire dans des ateliers déterminera les règles du jeu et la manière de sélectionner les étudiants bénéficiaires des bourses d'excellence, qui seront envoyés en formation de part et d'autre de la Méditerranée. Il s'agit aussi, ajoute M. Djekoune, de voir quelles sont les disciplines qu'on peut développer dans nos universités. Chacun va également débattre et discuter du nombre de bourses qu'il souhaite obtenir, etc.». Interrogé, M. Dumas, de l'université Montpellier 2, dira «c'est un programme qui évolue bien et nous allons aussi essayer d'améliorer ses collaborations pour se tourner vers les industries, les PMI-PME, afin de resserrer les liens entre l'université et le monde socioéconomique dans les pays du consortium». Il précise que le consortium Averroès, financé par la Commission européenne et doté d'un budget de 5,2 millions d'euros sur une durée de trois ans, servira la mobilité des étudiants entre l'Europe et le Maghreb. «Cela représente à peu près 320 mobilités par an», ajoute M. Dumas, qui rappelle le chiffre de 650 mobilités en deux ans. Enfin, et en chiffres, le programme Averroès compte 8 pays et 20 universités, ainsi que 50 partenaires associés (universités, acteurs socio-économique locaux, nationaux, internationaux). Dans ce cadre, 3 rencontres universitaires euro-méditerranéennes Averroès réunissant les 20 partenaires du consortium sont organisées chaque année. Depuis la naissance du programme en 2008, 4.953 mois de mobilités ont été financés par des bourses Averroès et plus de 600 mobilités ont été organisées, plus de 8.000 candidatures enregistrées et 70.000 visiteurs sur le site www averroes.fr en 2010.