A Sidi Bel-Abbès, l'un des ultimes indices de la température des prix du mouton a été le mercredi passé, jour du souk hebdomadaire et là, il a été relevé que le marché s'est enflammé à moins d'une semaine de l'Aïd el Adha fixé au mardi prochain. La spéculation a encore fait ses dégâts. Nombreux sont ceux résignés à l'achat qui l'ont fait non pas par gaieté de cœur mais par devoir religieux. D'autres temporisent ces jours-ci dans l'espoir de voir une concurrence s'ériger sur les lieux avec la venue du cheptel du Sud du pays. Ce qui est presque incertain. A dire vrai, les petites bourses sont résignées, elles n'ont pas pu encore cette année relever leurs têtes. Après le mois de ramadhan, coïncidant avec la rentrée sociale, scolaire et universitaire et les éternelles et infatigables queues dans les postes, surtout avec les incessants va-et-vient dus au manque de liquidités, revoilà l'Aïd el Kebir pointer sans dégringolade, voire sans signe de régulation, où tous les prétextes avancés par les maquignons, bouchers ne tiennent pas debout vis-à-vis des multiples charges, cherté de l'aliment ou la fabrication de ce dernier. Il n'y a pas que cela, le rituel de l'augmentation des produits de large consommation, qui s'enregistre chez nos «frères commerçants de fruits et légumes», n'a pas failli aux traditions spéculatives, note avec dépit un vieux retraité rencontré dans l'ex-place Carnot. Tout a augmenté en cette véritable veillée d'armes très spéculative. L'oignon, la tomate, les herbes aromatiques, la salade sont cités par nos sources au marché du centre ville bel abbessien. Le même constat a-t-on relevé à Souk Ellil. Même les intermédiaires, à savoir les vendeurs à la sauvette utilisant des charrettes et autres véhicules sont presque alignés. La vente du charbon refait son apparition dans presque tous les coins des rues, venelles des quartiers de la ville et même dans certaines artères à forte circulation piétonne. Les maquignons et autres chevillards sont omniprésents, le décor est teinté des bousculades ici et là. A l'intérieur des haouchs, l'on entend le bêlement de ces bêtes achetées par certains pour faire plaisir aux enfants. Pour la majorité ce n'est que la veille que le mouton est ramené au domicile avec les prix exigés, des familles passent à l'emprunt auprès des membres de la famille, des collègues ou certains actes de solidarité sont doit-on le dire toujours de mise pour venir en assistance aux bas salaires déjà victimes de plusieurs saignées lors des différents «mouassims». Globalement, la fête religieuse se doit d'être observée, certains citoyens soucieux de ne pas être pris par cette tourmente sont encore à la recherche des «bonnes opportunités» selon eux, ils sillonnent certaines localités de la wilaya profonde où des points de vente clandestins, voire des étables dans certaines fermes qu'ils connaissent ou les détectent dans leur recherche pour l'objectif sus cité, gagner quelques sous fort précieux. En parallèle à cela, des couteaux se font de nouveau aiguiser pour ne pas être pris au dépourvu dans cette frénésie qui s'installe, en passant par les bureaux de poste qui aux dernières nouvelles ont ouvert spécialement ce vendredi 12 novembre 2010. Nous avons dû relever une batterie de dispositifs sanitaires et autres traditions campagnes de sensibilisation sur le kyste hydatique et ses dangers sans cesse rabâchés. Dans les foyers, le pèlerinage est suivi dans une ambiance de fête de recueillement, de prière et souvent de jeûne. Dans la rue, c'est un tintamarre une mobilité due à ces afflux humains vers le chef-lieu de wilaya pour s'approvisionner par crainte des pénuries surtout en pain relevée plus d'une fois.