Entre 70.000 et 250.000 DA mensuellement, tels sont les nouveaux salaires fixés pour les chercheurs et qui seront versés à partir du mois prochain. C'est ce qu'a révélé hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale Hafid Aourag, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ainsi, le chercheur débutant percevra un salaire de 70.000 DA alors que la rémunération d'un directeur de recherche pourra atteindre jusqu'à 250.000 DA. «Des niveaux de salaires qui ont dépassé, selon le même responsable, toutes les espérances du chercheur». Toutefois, M. Aourag a tenu à préciser que les salaires sont fixés par rapport à la compétence du fait que le régime indemnitaire qui a suivi le statut particulier du chercheur, est conçu à partir du principe de la performance. Cette revalorisation salariale place désormais les chercheurs nationaux sur le même pied d'égalité avec leurs homologues étrangers avec des exigences de qualité définies selon les normes internationales, a expliqué le même responsable. Ce dernier a indiqué que cette disposition, prise par le président de la République et suivie par le Premier ministre, a eu ses répercussions tel le retour au pays de plusieurs chercheurs algériens établis à l'étranger. Il en est de même pour les demandes de recherches qui ont atteint les 8000. Lors du présent plan national de recherches, il est prévu d'atteindre 1000 laboratoires de recherche, un chiffre qui sera, selon M. Aourag, probablement dépassé. Selon ce responsable, cette nouvelle grille «sera à la hauteur des chercheurs mais il faut faire la différence entre un chercheur qui ne produit rien et un chercheur qui contribue au développement de l'économie. Nous devons mettre en place un système qui privilégie l'excellence», a-t-il précisé. Cette mesure attractive sera néanmoins conditionnée par la relation de la recherche avec les besoins de l'économie nationale ainsi qu'une évaluation constante d'autant qu'elle pourra intéresser le corps enseignant dont le nombre est estimé à 38.000 enseignants. Le même responsable avait indiqué il y a de cela quelque temps que l'enveloppe financière allouée au secteur de la recherche scientifique est de 100 milliards DA. Quant à la nouvelle grille des salaires, qui a reçu le feu vert de l'inspection générale de la fonction publique, elle sera appliquée avec effet rétroactif. Hafid Aourag a indiqué également que «l'ensemble des primes qui seront mises en place et qui valoriseront les salaires seront en fonction de l'excellence du chercheur et ne seront plus forfaitaires, et évolueront avec le salaire». Dans ce domaine, la nouveauté réside dans la prochaine mise en place du Conseil national de la recherche scientifique et du développement technologique, sous la coupe du Premier ministre et avec pour mission de suivre le programme de développement de la recherche scientifique axé sur les risques majeurs, l'eau, l'agriculture et la santé. Pour rappel, l'Algérie compte 1.500 chercheurs permanents et 20.000 enseignants chercheurs ainsi que 780 laboratoires de recherche. M. Aourag avait signalé que ce n'est pas le nombre de laboratoires qui compte mais la mobilisation des chercheurs. Dans ce secteur, l'Algérie demeure très en retard avec 600 chercheurs par million d'habitants, une moyenne en deçà des besoins du développement. Enfin, rappelons que le CNES a affiché sa satisfaction lors de la promulgation du statut du chercheur et notamment sur la seconde orientation présidentielle qui porte sur la valorisation salariale des enseignants chercheurs au même titre que leurs pairs dans le monde.