Photo : APS Par Abderrahmane Semmar Du nouveau pour les chercheurs universitaires. L'Etat vient de décider de débloquer une enveloppe de 100 milliards de dinars pour financer un programme de recherche qui s'étale jusqu'à 2014. Une nouvelle grille des salaires sera également bientôt mise en application pour les chercheurs après approbation de la fonction publique. C'est du moins ce que M. Abdelhafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Selon ce haut cadre du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, cette nouvelle grille «sera à la hauteur des chercheurs mais il faut faire la différence entre un chercheur qui ne produit rien et un chercheur qui contribue au développement de l'économie. Nous devons mettre en place un système qui privilégie l'excellence», a-t-il précisé. Dans ce sillage, Abdelhafid Aourag souligne également que «l'ensemble des primes qui seront mises en place et qui valoriseront les salaires seront en fonction de l'excellence du chercheur. Les primes, qui ne seront plus forfaitaires, vont évoluer avec le salaire. Il faut donner les meilleures conditions de travail pour les chercheurs», a-t-il expliqué. D'autre part, il est impératif, selon lui, d'accorder toute l'attention au personnel de soutien à la recherche. «C'est pour cela que nous allons élaborer un statut particulier pour l'ingénieur de recherche afin que l'évolution de sa carrière soit la même que celle d'un chercheur», a-t-il ajouté. Par ailleurs, il est à signaler que le Conseil national de la recherche scientifique et du développement technologique sera bientôt mis en place. Il sera présidé par le Premier ministre, indique Abdelhafid Aourag. Ce conseil devra chapeauter le programme de développement de la recherche scientifique en Algérie, lequel est axé sur les risques majeurs, l'eau, l'agriculture et la santé. Ce programme ambitieux vise aussi à doter le pays de 1 000 laboratoires avec 4 500 chercheurs permanents. Pour rappel, aujourd'hui, l'Algérie compte 1 500 chercheurs permanents et 20 000 enseignants chercheurs ainsi que 780 laboratoires de recherche. Néanmoins, M. Aourag signale que ce n'est pas le nombre de laboratoires qui compte mais la mobilisation des chercheurs. Et dans ce domaine, l'Algérie demeure très en retard avec 600 chercheurs par million d'habitants. Une moyenne en deçà des besoins du développement. A titre de comparaison, un pays comme la France est à 4 300 chercheurs par million d'habitants. «Il est indispensable de valoriser la recherche scientifique en Algérie car nous sommes loin des normes», affirme à ce sujet Abdelhafid Aourag qui précise en dernier lieu que l'Algérie n'a pas encore atteint la masse critique en nombre de chercheurs pour pouvoir réaliser les 34 programmes nationaux de recherche scientifique.