Dotée d'un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, «la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) veille à la disponibilité des médicaments 7 jours sur 7». La polémique née autour du manque de médicaments ou d'une rupture de stock, ou encore celle plus grave évoquant des médicaments périmés destinés aux malades a été balayée d'un revers de la main, hier, par le président-directeur général de la PCH, le Dr Mohamed Mansouri, qui s'exprimait dans une conférence de presse en marge de la visite effectuée dans les locaux de l'établissement appelé à s'investir dans la production. Il a clairement mis en cause dans cette «campagne» des laboratoires étrangers et «leurs relais locaux». «Nous avons reçu des instructions pour répondre à toutes les demandes», a déclaré d'emblée le docteur Mansouri. L'organisation des premières journées portes ouvertes n'a pas pour objectif, selon lui, de répondre à une polémique, «mais de dire la vérité et de rassurer» l'opinion publique sur la disponibilité des médicaments, a précisé le conférencier. Pour preuve, «sur l'équivalent de 1400 milliards de centimes de stock disponible au niveau de la PCH, un stock qui peut couvrir la demande jusqu'à mars 2010, 1300 milliards ont été distribués aux hôpitaux et autres établissements hospitaliers, principaux clients de l'établissement depuis le 1er janvier» et ce, malgré «certaines situations liées aux producteurs qui délocalisent leurs usines ou à d'autres qui ont fait l'objet de rachat», ce qui prend parfois du temps pour l'approvisionnement. «Il y a aussi des laboratoires qui n'honorent pas leurs engagements» a-t-il dit, ajoutant qu'«heureusement, nous veillons à ce que tous les produits arrivent chez nous». La PCH qui joue le rôle de distributeur de produits pharmaceutiques s'approvisionne en produits fabriqués localement ou importés. 35% des approvisionnements sont des produits locaux Chiffres à l'appui, le docteur Mansouri dira que 35% des approvisionnements de l'établissement sont des produits locaux, contre 65% de médicaments importés. Il fera savoir dans ce même registre que 588 modules sont disponibles. Les CHU à eux seuls représentent 40% des ventes de la PCH, alors que les Etablissements publics hospitaliers (EPH) s'approvisionnent auprès de l'établissement à hauteur de 30%. Même lorsque des établissement hospitaliers optent pour d'autres fournisseurs, la PCH «vient à leur rescousse quand ces derniers ne respectent pas leurs engagements», a fait savoir M. Mansouri, qui expliquera que la PCH est soumise au même titre que les autres fournisseurs aux mêmes lois. Evoquant une «pseudo rupture de stock», le responsable de la CHU n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur certains laboratoires dont le seul souci est d'écouler leurs marchandises et «qui créent une situation de panique», aidés, a-t-il regretté, par des «relais locaux». Ces «blockbusters» sans scrupule qui veulent faire de l'Algérie leur «laboratoire d'essais» doivent, selon le docteur Mansouri, être combattus par le renforcement de la production nationale pour parvenir à une certaine autonomie. Interrogé sur certains écrits ayant rapporté que des produits périmés ont été «écoulés dans les hôpitaux», M. Mansouri a tenu à infirmer catégoriquement l'information. «Il est inconcevable de donner un produit périmé à nos malades», a-t-il répondu, avant d'expliquer que tous les produits sont soumis à un contrôle rigoureux. Les produits incriminés selon lui «ne sont pas périmés». Il s'agit, a-t-il ajouté, de produits n'ayant pas respecté la chaîne de froid, n'ayant pas été bien conservés au niveau de l'aéroport, et qui sont donc rejetés, «ce qui est une opération normale». La destruction de ces médicaments est à la charge du laboratoire, nous expliquera M. Grim, le conseiller de M. Mansouri. La PCH s'investit dans la production Lors de la visite guidée effectuée dans les locaux de la PCH, le docteur Mansouri s'est longuement expliqué sur l'unité de production de l'établissement qui fabriquera tous types d'antibiotiques. Un protocole d'accord a d'ailleurs été conclu avec le laboratoire palestinien «El Qods», choisi parmi beaucoup de soumissionnaires, et non des moindres, pour son «sérieux». Ce laboratoire fabrique quelque 300 médicaments de par le monde, surtout en Syrie. L'unité de la PCH entrera en production vers la fin de l'année, a indiqué M. Mansouri. Dépandant du ministère de la santé, la PCH emploie 740 travailleurs et dispose de 4 directions régionales. Elle entend mettre en place un nouveau cahier des charges pour «favoriser la production nationale». A l'instar des autres fournisseurs, la PCH est soumise à l'obligation de fabrication. «Nous nous inscrivons dans le programme national qui vise à diminuer sensiblement l'importation des médicaments pour l'aboutissement à une autonomie en favorisant la production nationale», a argué M. Mansouri. «C'est donc un choix stratégique», a-t-il ajouté, avant de préciser que la PCH se projettera également dans l'empaquetage et toutes sortes de consommables (fil, sonde, gants…). Une manière de relever le challenge tout en procédant à la restructuration via un organigramme pour une meilleure visibilité.