Le procès de l'affaire ENTPL (Entreprise de transformation de produits longs), issue de la restructuration de l'ex-SNS de la sidérurgie, a été reporté au mardi 11 janvier 2011. Prévu hier devant le tribunal correctionnel d'Oran, l'examen du dossier a été repoussé de trois semaines. La cause: sur la table du juge, il y avait un épais dossier, une affaire de malversation immobilière impliquant un contingent d'accusés, pas moins de 120 mis en cause, selon nos sources. Ainsi, pour vaquer à ce long et non moins complexe dossier, le président d'audience a reporté toutes les autres affaires du rôle en bloc, croit-on savoir. Onze cadres du Groupe TPL, en liberté provisoire, sont poursuivis dans cette affaire liée à une transaction de fourniture de fer, parmi eux le P-DG du Groupe TPL, le DG de sa filiale régionale d'Oran spécialisée dans la fabrication du rond à béton, le fil à machine et le treillis soudé ainsi que des responsables de la Société de gestion des participations (SGP) Trans-Solv qui faisaient office de membres de la commission d'évaluation des offres du marché en question. Il est reproché à ces cadres «la tentative de passation de marché en passant outre le code des marchés publics dans le dessein de procurer à une tierce des avantages auxquels elle n'avait pas droit». Diligentée dans la plus haute discrétion par les services de la DRS, l'enquête préliminaire a été déclenchée sur la base d'informations provenant d'une source anonyme sur un marché «douteux» qui allait être conclu par la SARL ENTPL avec un fournisseur espagnol qui consistait en la fourniture de matière première. Cette transaction était, selon la même source, entachée de plusieurs anomalies. Dans un premier temps, TPL a lancé un appel d'offres pour la fourniture de deux lots de 13.500 tonnes de fer à béton et 22.100 de fer industriel, avec des prix unitaires de 440 euros/tonne et 525 euros/tonne respectivement, selon la mise à prix mentionnée dans le cahier des charges. Cinq soumissionnaires ont postulé pour cette offre. Mais, pour des raisons «obscures», le marché a été déclaré infructueux. Suite à quoi, la société a lancé un autre appel d'offres restreint, en choisissant un fournisseur espagnol cette fois-ci. Or, la quantité de la marchandise souhaitée et les prix ont changé. En effet, d'après la même source judiciaire, il était question, dans la seconde fois, de masses plus importantes (17.000 tonnes de fer destinées à la transformation en rond à béton et 24.600 tonnes de fer industriel) et de prix plus élevés. Aussitôt que des sources ont mis la puce à l'oreille aux services de sécurité, des injonctions pressantes ont été données pour stopper toute l'opération et annuler la commande.