Des étudiants du département de «langues» de la faculté d'Es-Senia ont décidé d'entamer une grève «illimitée». Plus que désabusés, disent-ils, des conditions dans lesquelles ils évoluent, ces étudiants ont décidé de ne pas rester les bras croisés et de crier haut et fort leur mécontentement. Le motif de leur courroux est «plus que légitime», selon le porte-parole de ces étudiants, ajoutant qu' «il n'y a pas un mais plusieurs motifs les incitant à mener cette grève». Tout d'abord, il a souligné que, d'une façon générale, le mode de vie universitaire, du moins pour ce qui est du département des langues, laisse largement à désirer : aussi, les étudiants de la filière «traduction» ne prennent pas leurs cours dans les amphithéâtres, mais dans des baraques, ou tout au moins des chalets qui sont du reste à l'abandon, «pas de lumière, pas de chauffage ni poubelles». Par ailleurs, il n'existe pas de lieux de restauration dignes de ce nom. «A part le restaurant universitaire où seuls les internes ont le droit d'accéder, pour les autres, ils n'ont affaire, en tout et pour tout, qu'à des petits gargotiers, dont la nourriture est douteuse». Et cela n'est pas tout, les étudiants mènent cette grève aussi parce qu'ils n'ont droit, pour l'heure, à aucun espace Internet dans l'enceinte universitaire. «Aussi paradoxal que cela puisse paraître, une fois à l'intérieur de l'université, on se retrouve isolé du monde». Et puis, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase est bien sûr l'arrêt, depuis le début de l'année universitaire, du transport ferroviaire qui transportait les étudiants depuis la gare d'Oran jusqu'à l'université d'Es-Senia. Il faut savoir que ce moyen de transport aidait énormément les étudiants d'Es-Senia à se rendre à leur université, et cela, surtout en ces temps où les travaux du tramway rendent infernale l'utilisation des autres transports en commun. Les étudiants ne comprennent pas les raisons de cet arrêt qui dure depuis le mois de septembre dernier. «Pourtant, nous dit leur porte-parole, on a tous payé notre abonnement qui s'élève à 130 DA par an !» Par cette grève dite illimitée, les étudiants de «traduction» espèrent obtenir gain de cause et voir leur situation se réhabiliter quelque peu, et cela, au plus tôt. Affaire à suivre donc