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L'Art autrement vu : quand la modestie fleure le raffinement
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 01 - 2011

Leila FERHAT use de sa mémoire comme d'une réserve de nuances, de traits et de teintes qui hissent le réel à l'ordre du rêve. Sa restitution du présent n'est fidèle qu'à l'émotion que celui-ci dégage et à la féerie de ses couleurs; sa plate constance ne l'intéresse pas.
Elle se défie de la précision pour ne pas castrer l'imagination et invite l'œil à concourir à l'accomplissement de sa géniale ébauche ; un exceptionnel mélange d'application et de nonchalance. Quand la modestie atteint son comble, elle fleure le raffinement.
Le rouge vif vire rapidement à l'orange sous l'action d'un soleil absent mais qui se signale par ses dards d'un jaune intense.
la lumineuse atmosphère qu'il engendre est encombrée par une multitude de petits voiliers dansant sur une houle, pourtant imperceptible. La surface de l'eau supporte avec allégresse des coques légères et discrètes. Elle absorbe tranquillement les éléments censés la bousculer et offre sa transparence à un monde qui ne se lasse pas de s'y mirer.
Les voiles blanches sont à peine éclaboussées par un bleu inattendu et dressent leurs pointes vers le firmament pour y dessiner un arc-en-ciel désarticulé. La vie vogue sur l'onde, ivre de sa force mais inquiète de l'incertitude de son horizon. L'incertitude plane, aussi, sur le ciel d'un bleu serein qui accueille le cavalier sur son fier destrier blanc, au bout d'une longue chevauchée. L'homme dont aucun trait n'est distinct , est pourtant d'une grande élégance et semble en quête d'un sens à un périple dont il a oublié le point de départ. Vient-il d'une autre contrée ou d'un autre âge ?
Qu'importe, il est toute la prestance d'un être qui maîtrise la fougue de sa monture et donne la réplique aux premiers murmures d'une nature écrasante de force et de beauté.
Plus loin , bien plus loin, un vent de grains dorés balaie, avec application, l'oasis qui vient d'accueillir les frêles abris d'autres hommes. Les palmiers se plient à sa volonté mais ne cèdent pas à des caprices qu'ils savent passagers. Le sable, en transe, griffe le fond bleu du paysage et retombe lourdement sur la tente qui lui offre son dos brun pour amortir sa chute. Dans ces lieux farouches et généreux l'homme et la nature se mesurent avec vigueur mais finissent toujours par conclure la paix.
Leila FERHAT accompagne avec sensibilité cette rencontre et n'en retient que l'équilibre nécessaire, en le sublimant dans l'harmonie des couleurs dont, elle seule, a la clé.
Elle promène son regard vert sur une nature rebrodée. Cette symbiose des couleurs nous dévoile, avec aisance, une ville aux couleurs bigarrées et aux demeures cossues, croisant leurs contours imprécis dans une parfaite entente. La cité semble couver une épopée encore vive, à peine étouffée par une modernité de parade sous le guet d'une tour sans assise.
Une tour, ou plutôt le fragment entêté d'une tour, à la fois vestige d'un rêve inachevé et jalon d'un avenir rêvé. Une féminité ambiguë, parée de tous ses atours, émerge d'une mémoire torturée par sa propre richesse, incapable de se départir de la moindre de ses parures. Elle se dresse fièrement, malgré le poids de ses broderies et promet à ses admirateurs d'assouvir le plus avide de leurs regards.
Mais Leila FERHAT ne se laisse pas distraire par l'insouciance des souvenirs que la nostalgie embellit à merveille. Elle sait que l'histoire, son histoire et celle des siens, est encore grosse de lourds secrets, dont seule la liberté peut accoucher. Elle en voit, alors, le message dans une féminité à la douceur indicible, au visage d'un blanc marmoréen, que souligne des lèvres d'un rouge discret et une chevelure aux embruns bleus. De sa crinière abondante et fertile, une colombe, menue et apeurée prend doucement son envol vers le destin du monde. Un monde qu'un filet de lumière entre les doigts inspirés d'une femme sensible et délicate nous conte, avec délice, pour arracher à notre léthargie un sourire à la vie.


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