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Des photos réalistes de l'intime
Boîte d'archives de Fatima Chafâa
Publié dans Le Midi Libre le 29 - 07 - 2010

Fatima Chafâa expose une sélection de photos réalistes qui donnent à voir des scènes de la vie quotidienne que l'artiste a tirées de sa «boîte d'archives» d'où le titre de son exposition. Ce sont des photos pour la majorité en couleurs dégageant une note de sobriété et en même temps de mystère.
Fatima Chafâa expose une sélection de photos réalistes qui donnent à voir des scènes de la vie quotidienne que l'artiste a tirées de sa «boîte d'archives» d'où le titre de son exposition. Ce sont des photos pour la majorité en couleurs dégageant une note de sobriété et en même temps de mystère.
Quitter l'enfance implique pour la jeune fille surtout de ranger dans le tiroir ses poupées. Ce geste banal, qui entre dans l'ordre naturel des choses, Fatima Chafâa semble complètement s'en défier, elle qui a choisi de débarquer sur le quai de l'art affublée de ses jouets d'enfance. L'exposition de cette photographe plasticienne, dont le vernissage a eu lieu le 27 de ce mois, est ouverte jusqu'au 8 août 2010 à la galerie d'arts, située au 84 rue Didouche-Mourad à Alger.
Originaire de Kabylie Fatima Chafâa est née à Alger en 1973. A la galerie de Didouche elle expose une sélection de photos réalistes qui donnent à voir des scènes de la vie quotidienne que l'artiste a tirées de sa «boite d'archives» d'où le titre de son exposition. Ce sont des photos pour la majorité en couleurs dégageant une note de sobriété et en même temps de mystère. Elles fixent plus des objets inanimés que des personnages vivants.
L'objectif s'attarde sur des détails : les petites lucarnes d'une maison kabyle faisant l'impasse sur une vue d'ensemble qui aurait pu révéler la structure de l'édifice ; des fenêtres d'où pendent des vêtements fraîchement lavés séchant au soleil. «Ce ne sont pas à l'origine des photos destinées à être exposées, j'avais l'intention de les garder pour moi, puis finalement je me suis persuadée qu'il était intéressant de les partager, c'est la première fois que je prends des photos réalistes».
Le réalisme pour Fatima est ce qui est peut-être ce qu'il y a de plus irréaliste en ce sens que ces photos sont plus «personnelles», elle les considèrent comme des «photos souvenir d'un moment qui renvoie à des lieux où je me suis trouvée et où j'ai fait une expo». C'est enfant, qu'elle a découvert auprès de son oncle photographe cet art. «J'ai appris avec lui avant l'Ecole des beaux-arts, la photo pour moi est un instant de mémoire, un souvenir, un moment très précis».
Les photos sorties de la «Boite d'archives», dominées par des teintes de rouge vermillon et de doré, traduisent une étape du parcours artistique de notre photographe plasticienne, ces photos n'ont pas été réalisées sur la base d'un montage en vue d'être montrées, en un mot elle ne sont pas motivées professionnellement parlant. Entre 2003 et 2006, Fatima Chafâa a travaillé surtout sur la photo de poupées. Il s'agit des photographies de poupées qu'elle a généralement fabriquées elle-même. «Travailler sur la poupée pour moi revient à travailler sur une forme de personnages». 
L'artiste recourt à des installations plastiques, elle procède au moulage de sa poupée avant de l'habiller avec des tissus choisis, et use de pinceau pour la colorier. La poupée, disent les critiques d'art, dégage de l'érotisme. Si elle est une «créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques» qui peut démonter la «mécanique du désir», elle n'en est pas moins apte à révéler les démons intérieurs qui habitent notre inconscient.
On peut malmener la petite figurine et lui faire porter le chapeau de tous nos actes. Violentée, agressée, amputées de quelques uns de ses membres, n'est-ce pas qu'elle cristallise les phantasmes de l'artiste qui rêve de voir la femme améliorer son pouvoir dans la société . «Je fais tout ça, nous dit Fatima, peut-être pour exprimer une certaine nervosité, des frustrations intérieures qu'il est bon de partager avec autrui».
La photographie de la poupée est en somme une photographie de la réalité, voire de l'hyper-réalité et ce en creusant de la distance. Il faut se souvenir que les photographies de la poupée avaient séduit les surréalistes qui leur ont fait la part belle dans la revue Minotaure. Pour Fatima la qualité de la photographie ne dépend pas du type de l'appareil photographique, mais du travail artistique. Même à l'aide d'un portable, dit-elle, on peut réaliser de belles photos.
Fatima Chafâa est lauréate de plusieurs prix, dont le Prix Ali- Maachi du président de la République (2008), le prix de la fondation Asselah, médaille de bronze lors de l'exposition «Grains de femmes tourmentées» (2006).
L. G.
Quitter l'enfance implique pour la jeune fille surtout de ranger dans le tiroir ses poupées. Ce geste banal, qui entre dans l'ordre naturel des choses, Fatima Chafâa semble complètement s'en défier, elle qui a choisi de débarquer sur le quai de l'art affublée de ses jouets d'enfance. L'exposition de cette photographe plasticienne, dont le vernissage a eu lieu le 27 de ce mois, est ouverte jusqu'au 8 août 2010 à la galerie d'arts, située au 84 rue Didouche-Mourad à Alger.
Originaire de Kabylie Fatima Chafâa est née à Alger en 1973. A la galerie de Didouche elle expose une sélection de photos réalistes qui donnent à voir des scènes de la vie quotidienne que l'artiste a tirées de sa «boite d'archives» d'où le titre de son exposition. Ce sont des photos pour la majorité en couleurs dégageant une note de sobriété et en même temps de mystère. Elles fixent plus des objets inanimés que des personnages vivants.
L'objectif s'attarde sur des détails : les petites lucarnes d'une maison kabyle faisant l'impasse sur une vue d'ensemble qui aurait pu révéler la structure de l'édifice ; des fenêtres d'où pendent des vêtements fraîchement lavés séchant au soleil. «Ce ne sont pas à l'origine des photos destinées à être exposées, j'avais l'intention de les garder pour moi, puis finalement je me suis persuadée qu'il était intéressant de les partager, c'est la première fois que je prends des photos réalistes».
Le réalisme pour Fatima est ce qui est peut-être ce qu'il y a de plus irréaliste en ce sens que ces photos sont plus «personnelles», elle les considèrent comme des «photos souvenir d'un moment qui renvoie à des lieux où je me suis trouvée et où j'ai fait une expo». C'est enfant, qu'elle a découvert auprès de son oncle photographe cet art. «J'ai appris avec lui avant l'Ecole des beaux-arts, la photo pour moi est un instant de mémoire, un souvenir, un moment très précis».
Les photos sorties de la «Boite d'archives», dominées par des teintes de rouge vermillon et de doré, traduisent une étape du parcours artistique de notre photographe plasticienne, ces photos n'ont pas été réalisées sur la base d'un montage en vue d'être montrées, en un mot elle ne sont pas motivées professionnellement parlant. Entre 2003 et 2006, Fatima Chafâa a travaillé surtout sur la photo de poupées. Il s'agit des photographies de poupées qu'elle a généralement fabriquées elle-même. «Travailler sur la poupée pour moi revient à travailler sur une forme de personnages». 
L'artiste recourt à des installations plastiques, elle procède au moulage de sa poupée avant de l'habiller avec des tissus choisis, et use de pinceau pour la colorier. La poupée, disent les critiques d'art, dégage de l'érotisme. Si elle est une «créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques» qui peut démonter la «mécanique du désir», elle n'en est pas moins apte à révéler les démons intérieurs qui habitent notre inconscient.
On peut malmener la petite figurine et lui faire porter le chapeau de tous nos actes. Violentée, agressée, amputées de quelques uns de ses membres, n'est-ce pas qu'elle cristallise les phantasmes de l'artiste qui rêve de voir la femme améliorer son pouvoir dans la société . «Je fais tout ça, nous dit Fatima, peut-être pour exprimer une certaine nervosité, des frustrations intérieures qu'il est bon de partager avec autrui».
La photographie de la poupée est en somme une photographie de la réalité, voire de l'hyper-réalité et ce en creusant de la distance. Il faut se souvenir que les photographies de la poupée avaient séduit les surréalistes qui leur ont fait la part belle dans la revue Minotaure. Pour Fatima la qualité de la photographie ne dépend pas du type de l'appareil photographique, mais du travail artistique. Même à l'aide d'un portable, dit-elle, on peut réaliser de belles photos.
Fatima Chafâa est lauréate de plusieurs prix, dont le Prix Ali- Maachi du président de la République (2008), le prix de la fondation Asselah, médaille de bronze lors de l'exposition «Grains de femmes tourmentées» (2006).
L. G.


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