Qualifiés de «trabendistes», les minotiers de la wilaya d'Oran, par le biais de l'Association des meuniers et des céréaliers (AMC) et du Comité régional interprofessionnel des céréales (CRIC), ont riposté hier lors d'une conférence de presse, en présence du président de l'association des boulangers de la wilaya. Pour l'intervenant, si perturbations il y a, les meuniers ne sont pas des boucs émissaires ; les véritables raisons sont à chercher ailleurs. Il explique que l'expérience vécue en 2007 est révélatrice et les augmentations des quotas de blé tendre livrés aux producteurs de farine panifiable qui passent de 50 à 60%, n'est pas la solution, étant donné que les approvisionnements sont suffisants. En revanche, s'il y a des meuniers qui détournent le blé tendre, il appartient aux services de contrôle de les épingler. Ces derniers, devait rappeler un minotier, contrôlent régulièrement les minoteries en se penchant sur le taux d'extraction et la destination du produit fini. Par ailleurs, il est connu que la consommation du pain fluctue durant l'année, et les mois de novembre et décembre sont considérés comme une période pic. De ce fait, l'approvisionnement des minoteries et par conséquent des boulangers doit prendre en considération ce paramètre. Les quelques perturbations s'expliquent par la suspension de l'approvisionnement des minoteries durant les jours fériés. En plus, plusieurs minoteries, dont les capacités de production vont de 250 à 10.000 quintaux par jour, ne fonctionnent pas à plein régime, la moyenne se situant aux environs de 35%. Les minotiers ont préconisé d'opter pour de meilleurs instruments de contrôle tels la consommation d'énergie et les commandes de sacs, ce qui peut être d'un grand apport pour mieux contrôler l'usage du blé tendre. En outre, l'implantation des unités de production demeure un autre facteur handicapant ; ces unités ne sont pas réparties équitablement au niveau géographique. A titre illustratif, un dizaine de moulins ont cessé leurs activités en raison de la forte concurrence et de leurs faibles parts de marché. L'OAIC ne livrait avant la dernière augmentation que 50% de la capacité quotidienne des minoteries et seulement 5 jours sur 7, car il n'y a aucune livraison les vendredi, samedi et jours fériés. En réalité, environ 35% des capacités des minoteries leur sont livrés, le reste étant complété par les importations opérées par les minotiers, qui ont atteint près de 1,3 million de tonnes en 2010. De plus, ils sont obligés, depuis peu, de payer une taxe additionnelle qui représente la différence entre le prix d'achat du blé dur et le prix de régulation si le premier cité est moins élevé. Mais au lieu de calculer la taxe additionnelle sur la base du prix de régulation de 3.500 DA le quintal, il a été porté à 4.500 DA. A cela, il faudrait ajouter les charges de manutention et de transport qui représentent près de 11% du prix d'achat.