Un spectacle désolant a agressé le regard des habitants, hier, au lendemain des petites averses qui se sont abattues par intermittence durant la nuit. Rues et routes inondées par les eaux pluviales, artères bloquées par la boue provenant des chantiers de restauration des réseaux d'assainissement, ont constitué l'essentiel de ce tableau peu reluisant de certains quartiers de la ville d'Oran. A Bir El-Djir, dans la zone d'habitation du boulevard du Millénium, à Sidi El-Bachir, la boue et les torrents ont eu leurs effets incommodants sur la population et les automobilistes, ainsi que sur la chaussée où de nombreux nids-de-poule ont été constatés. A haï Bouâmama, le réseau d'assainissement, pourtant fraîchement installé, a débordé, et ce pour la énième fois en ces jours de pluie, inondant la chaussée d'eaux usées nauséabondes et très gênantes, vu que nombre d'artères ne sont pas encore goudronnées. Dans les limites de la wilaya d'Oran, notamment à Tafraoui et d'autres localités de la zone est, des torrents de boue ont été constatés, ce qui a considérablement gêné le déplacement des piétons et des automobilistes. Sur la corniche oranaise, et tout particulièrement dans la daïra de Aïn El-Turck, la situation n'était guère meilleure. Il faut dire que la situation dans cette commune côtière est loin de refléter l'image d'une station balnéaire. Le boulevard Mélinette, qui longe plusieurs localités situées dans ladite commune, n'avait guère bonne mine hier matin. Les piétons avaient toutes les peines du monde pour traverser cette artère à certains endroits. Les énormes nids-de-poule tapissant en grande partie ce boulevard étaient débordés d'eaux pluviales et les voitures roulaient au ralenti pour tenter de contourner ces pièges. Le sempiternel problème du récurage des égouts, qui se pose avec acuité depuis des années à la même période, ne semble manifestement pas avoir été pris en considération. Ce malheureux état de fait oblige nombre de riverains à se substituer aux services concernés. Munis de pelles et d'autres outils, ils tentent de dégager les eaux qui ont inondé leurs rues ou envahi leurs demeures. «Nous nous sommes habitués à ce genre d'opération. Après chaque averse, nous devons mettre la main à la pâte en sachant pertinemment que personne ne le fera à notre place», a fait remarquer un quinquagénaire demeurant dans la localité de Bouisseville, qui s'affairait avec ses voisins à déblayer les eaux obstruant leur ruelle. Le même constat a été relevé dans différents secteurs de cette commune et un son de cloche similaire s'est fait également entendre chez d'autres riverains. Dans les abords immédiats de l'agence postale Akid Abbès, où des travaux de restauration du réseau d'assainissement sont en cours, les rues sont presque impraticables pour les piétons notamment. La boue a rendu la chaussée glissante dans cette zone.