Après avoir observé 2 jours de grève au cours de la semaine passée, les paramédicaux sont entrés, hier, dans une grève illimitée. Selon des sources syndicales, qui ne donnent cependant pas de chiffres, le mouvement a été largement suivi. Les paramédicaux n'ont pas été dissuadés par la décision du tribunal administratif près la cour d'Alger qui a déclaré, la grève à laquelle a appelé le conseil national du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le 26 janvier dernier, de «injustifiée et illégale», selon les propos tenus lundi par le ministre de la Santé et de la Population, Djamel Ould Abbès. Selon le département de ce dernier, la grève n'a pas été précédée de la procédure prévue, puisque aucun préavis de grève n'a été déposé auprès de l'inspection du Travail et toutes les revendications des paramédicaux ont été satisfaites. Sauf pour le statut particulier qui se trouve à la direction de la Fonction publique et qui devra attendre quelque temps pour sa promulgation, est-il encore soutenu par le ministère de la Santé. «Faux» rétorque le syndicat des paramédicaux (SAP). Ce dernier soutient que les paramédicaux, non seulement ont déposé un préavis de grève mais n'ont pas, non plus, eu satisfaction de leurs principales revendications. Hier, à l'hôpital Mustapha à Alger, le personnel paramédical a observé un sit-in à l'intérieur de l'hôpital. Slimane Yacoub, membre du SAP a réitéré aux grévistes lors de ce sit-in, la position du syndicat par rapport à la grève, affirmant que les paramédicaux ne reviennent pas sur leur décision d'entrer dans une «grève illimitée». L'orateur a, dans son compte-rendu, indiqué que l'ultime réunion de dimanche dernier qui a regroupé les représentants du ministère de la Santé, du SAP et de la Fonction publique, n'a abouti à aucun résultat pouvant convaincre les paramédicaux d'abandonner leur option pour la «grève illimitée». Le syndicaliste dira que «rien de concret n'est sorti de cette réunion». L'on apprendra seulement, dit-il, que «le dossier des paramédicaux sera étudié par une commission à la Fonction publique». Slimane Yacoub ajoute, «on nous a informé que le projet de statut des paramédicaux est incomplet du fait qu'il n'est pas accompagné des éléments et documents pouvant justifier sa promulgation. Autrement dit le projet a été déposé par le ministère de la Santé, sans un «ancrage juridique» à savoir les documents (le protocole d'accord dont le but est l'intégration des paramédicaux dans le système LMD et la décision de création d'écoles de formation paramédicale LMD), devant lier le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur). «On ne voit pas comment la Fonction publique fera pour promulguer notre statut particulier sans cet ancrage», a encore déclaré ce syndicaliste. Les paramédicaux exigent une date butoir pour la promulgation de leur statut, leur intégration dans le système LMD et enfin la réintégration des syndicalistes suspendus.