Hier, les 150 résidents du groupement d'habitations situé au lieudit «terrain Amirouche», dans la zone rouge menacée par les glissements, ont déclenché un mouvement de protestation en voulant barrer la route qui descend à El-Ménia, puis en se dirigeant vers le cabinet du wali dans l'intention d'y tenir un sit-in et demander à être reçus par le chef de l'exécutif pour lui exposer leurs inquiétudes et demander des solutions. Mais les délégués du quartier sont intervenus pour les ramener au calme et leur ont demandé de patienter en attendant les résultats de l'entrevue que ces représentants allaient avoir dans l'après-midi avec le wali ou ses collaborateurs. «Nous avons pu les calmer», nous a déclaré, hier matin, M. Djebassi Mourad, l'un des délégués que nous avons contacté. Ce dernier en profita pour faire l'historique des revendications des résidents qu'ils ont longuement exposées aux autorités locales, en parvenant seulement à obtenir d'elles des promesses sans lendemain. «En mars 2006, commença Djebassi, la moitié des habitants de notre terrain, soit 150 familles, ont été délocalisés et ont bénéficié de logements neufs à la cité Massinissa du Khroub et dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. L'autre moitié des habitants, 150 également, avait reçu la promesse des autorités qu'ils seront évacués dès que les prochains quotas de logements seront prêts. Malheureusement pour nous, l'opération de délocalisation des habitants du quartier du Bardo est intervenue pour accaparer tous les quotas des logements neufs et notre cas a été mis aux oubliettes». Pourtant, a-t-il poursuivi, les habitants du terrain Amirouche ont obtenu des documents officiels établis par les services de l'urbanisme de l'APC de Constantine et ceux du contrôle technique de la construction (CTC) faisant ressortir le danger latent qui guette ces familles. Ensuite, ils ont reçu en mars 2010 une lettre officielle du wali indiquant qu'ils allaient être bientôt relogés. «Il y a aussi le problème du gaz, signale Djebassi. Quand nous nous adressons aux stations service pour nous approvisionner en mazout pour le chauffage, celles-ci refusent de nous servir à cause des cas d'immolation par le feu intervenus dernièrement. Et cela complique notre situation car nous mourons littéralement de froid !», a crié le représentant des habitants du terrain Amirouche. Reçus dans l'après-midi au cabinet du wali par l'un des conseillers de ce dernier, les représentants des résidents ont été rassurés que leurs doléances vont être communiquées «ce soir-même au chef de l'exécutif», leur a assuré ce fonctionnaire, et qu'ils auront une réponse dans les jours qui viennent.