L'affaire de malversation au cœur de laquelle se trouve l'agence commerciale Actel Abane Ramdane d'Algérie Télécom (située à Front de mer), impliquant des fonctionnaires de ce centre et de la recette principale de l'unité opérationnelle AT d'Oran, est attendue à la barre, demain, devant le tribunal correctionnel d'Oran (Cité Djamel). Douze employés, dont sept femmes, sont inculpés dans ces faits qualifiés de «détournement de deniers publics et faux en écriture comptable», et dont l'expertise établie à la demande du juge d'instruction près la 9e chambre du tribunal d'Oran en évalue le préjudice à plus de 5 milliards de centimes. Au déclenchement de l'enquête ouverte par la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya d'Oran, suite à une plainte déposée par l'unité d'Oran de la compagnie téléphonique AT, un contingent de 101 employés, la plupart au niveau de l'agence commerciale citée, était mis en cause. Cependant, le juge d'instruction n'a pas donné suite à l'action publique concernant les mis en cause tout en bloc. Le parquet a fait appel de ce non-lieu; la chambre d'accusation l'a infirmé pour 12 agents. Les autres sont cités comme témoins au procès de demain. La genèse de l'affaire remonte au 26 août 2006, avec la plainte déposée par AT, direction Oran, par le truchement de son juriste, auprès des services de la police, contre un groupe d'employés pour détournement, de faux par falsification de documents comptables. L'inspection a mis à nu un écart gigantesque entre les chiffres consignés dans les déclarations de payement» et les documents comptables dits «37/A», au niveau du recouvrement des factures de téléphone fixe, dont la majorité concernait des KMS. Ce qui a mis la puce à l'oreille des contrôleurs d'Algérie Télécom, une opération de payement, datée du 9 août 2005, où il y avait une grande différence, 556.589 DA précisément, entre le montant figurant sur la 37/A et celui mentionné dans la déclaration du payement. De plus, aucune trace de la pièce 37/A de la recette principale n'a été trouvée. Pour l'accusation, «il ne fait aucun doute, il y a une connivence d'un groupe de fonctionnaires axée sur des manœuvres de fausse comptabilité afin de masquer des sommes détournées de la recette.» Pour la défense, quant à elle, «cette peuplade de simples employés de guichets et d'agents de saisie ne sont que des boucs émissaires. Au lieu de nous éclaircir sur ces faits, notamment sur les plans technique et comptable, l'expert commissaire aux comptes nous a plutôt enfoncés davantage dans l'obscurité et l'ambigüité. Son graphique rond divisé en secteurs, connu dans le jargon des statistiques sous l'appellation «Camembert», car il évalue la responsabilité de tout un chacun par un taux de pourcentage, cette démarche pour délimiter la responsabilité de tout un chacun, n'est pas convaincante, selon la défense.