« Nous faisons l'objet d'un complot de la part du ministère de l'Enseignement supérieur», affirment des étudiants de l'Ecole nationale supérieure en statistique et en économie appliquée (ENSSEA). Selon eux, la tutelle chercherait à «diviser les étudiants grévistes de l'ancien système universitaire des grandes écoles et des universités algériennes». «Le ministère a chargé les rectorats de faire «élire» des étudiants qu'ils ont eux-mêmes choisis pour aller négocier à notre place. Dans notre école, on nous a présenté des étudiants qui n'activaient pas dans le mouvement, nous demandant juste de valider leur «représentativité». On veut nous imposer de déléguer des représentants que nous n'avons pas choisis. Et ce sont ces derniers qui seraient habilités à aller négocier avec le rectorat», affirme un des animateurs de la grève à l'ENSSEA et membre de la coordination des grévistes des grandes écoles. La même source nous explique que la tutelle veut engager des débats régionaux, avant d'aller à une conférence nationale, mais sans les véritables représentants des étudiants grévistes. Et ce qui n'est pas fait pour arranger les choses, ni rassurer les étudiants, l'abrogation du décret n°10-315, annoncée lors du dernier Conseil des ministres (du 22 février), n'est pas encore effective, « puisqu'elle n'a pas encore été publiée au Journal officiel », disent-ils. Le mouvement de grève risque d'être illimité, et pourrait même être accompagné de sit-in devant le Premier ministère.