Le recteur de l'université Mentouri de Constantine, M. Abdelhamid Djekoune, a tenu hier une conférence de presse au bureau du rectorat pour expliquer les décisions prises par le dernier conseil des ministres, relatives au secteur de l'Enseignement supérieur. Commentant ces décisions arrêtées par le gouvernement, à savoir l'abrogation du décret 10-315 du 13 décembre 2010, le maintien du magistère, celui du diplôme d'ingénieur d'Etat et la mise en place d'un dispositif d'équivalences et de passerelles entre les deux systèmes, le classique et le LMD, le conférencier a noté que celles-ci répondent aux recommandations de la Conférence nationale des universités et des directeurs des établissements universitaires. Et d'ajouter qu'il a été décidé aussi que toutes les couches universitaires engagent un débat et un dialogue constructif autour de ces décisions pour aboutir à l'élaboration de textes de loi qui fixeront les équivalences entre les deux systèmes. «Ceci pour nous permettre d'assainir la situation et simplifier les problèmes afin que chacun puisse être convaincu du bien-fondé de ces décisions», précise le recteur. A propos du système LMD instauré depuis 2004, M. Djekoune s'est étalé longuement sur la justification de ce nouveau système, en argumentant que le monde a changé et qu'il fallait répondre à cet impératif de changement afin de former de véritables créateurs des richesses pour le pays. «Le décret 10-315 du 13 décembre 2010 a été abrogé pour permettre aux étudiants d'être à l'aise dans les deux systèmes», dit notamment le recteur qui ajoute que le nouveau système LMD n'a pas été imposé et le libre choix a été laissé à l'étudiant d'opter pour l'un ou l'autre système, et ce, jusqu'à l'année 2010 où il a été finalement décidé que les nouveaux étudiants doivent s'orienter vers le nouveau système. Il a clarifié le rôle de l'université et, au sujet de la classification des diplômes par rapport à la fonction publique, il a précisé que sa grille de classification est passée de 20 échelons en 1985 à 17 seulement et que cela ne veut nullement dire que le diplôme a été dévalorisé. A ce propos, il a estimé que pour l'étudiant, le diplôme ne constitue pas une fin en soi mais ce n'est qu'une étape dans sa carrière et l'étudiant doit bien travailler à l'université pour réussir. En outre, note le conférencier, dans le monde entier, il n'y a pas d'équivalence entre les diplômes mais simplement des passerelles et des points communs. A propos des relations avec les étudiants, le recteur de l'université Mentouri a assuré que le dialogue fonctionne bien avec l'administration, du fait notamment que 170 représentants d'étudiants participent aux débats dans les différentes facultés et les départements. «Ce dialogue va être renforcé au sein de la conférence régionale des universités prévue pour les 21 et 22 mars courant». Ne fallait-il pas engager le dialogue avec les étudiants dès le départ ? ont demandé des journalistes qui ont reproché à l'université et au secteur de l'Enseignement supérieur d'une façon générale, un déficit dans la communication, l'absence totale de canaux de communication pour expliquer les différents dispositifs, etc. Le recteur a répondu de manière catégorique en disant, «nous n'avons jamais rompu le dialogue avec les étudiants». «Comment expliquer alors l'effervescence qui règne aujourd'hui à l'université où il ne se passe pas un jour sans que des grèves éclatent à différents niveaux et débordent dans les rues, sans compter les fermetures d'instituts, les marches, tous phénomènes qui paralysent l'université ?» ont rétorqué les représentants de la presse. «Il y a des revendications légitimes, d'autres qui sont discutables, mais l'université n'est pas paralysée et le dialogue se poursuit avec les étudiants qui cherchent à comprendre le fond des choses, a répondu M. Djekoune qui a pointé du doigt la désinformation. Il dira qu'au contraire beaucoup d'efforts ont été déployés, au niveau national et même international, par l'université depuis l'instauration du LMD. Le conférencier terminera en souhaitant qu'il y ait de la part de contestataires, un peu de retenue, de la sagesse, de la confiance et du respect vis-à-vis des autorités universitaires.